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Protéines d'insectes

Innovafeed lève 250 millions d’euros et accélère aux États-Unis


AFP le 21/09/2022 à 09:33

Le groupe français Innovafeed, qui produit des ingrédients à base d'insectes destinés à l'alimentation humaine et animale, a annoncé mardi la levée de 250 millions d'euros pour accélérer son développement industriel en France et son expansion aux États-Unis.

Cette somme a été levée auprès du fonds souverain qatari Qatar Investment Authority avec à ses côtés l’arrivée de deux investisseurs de poids : ADM et Cargill, géants américains des matières premières agricoles, avec qui Innovafeed collabore depuis plusieurs années. Leur apport financier « témoigne de leur reconnaissance de la technologie unique et d’avant-garde » développée par la jeune entreprise, se félicite Inovafeed dans un communiqué, confirmant son changement d’échelle depuis sa création en 2016.

Ils rejoignent des partenaires financiers historiques de l’entreprise comme Creadev, fonds d’investissement de la famille Mulliez (Auchan, Décathon…), et Temasek, un fonds souverain singapourien. Quelque 38 millions de cette levée de fonds proviennent également de banques sous forme de crédit syndiqué. Ce nouveau tour de table porte le financement total cumulé d’Innovafeed à 450 millions d’euros, confirmant sa « conviction que la filière insecte est une industrie clé pour notre planète ». Interrogé par l’AFP, le groupe qui emploie désormais 350 personnes n’a pas souhaité communiquer sa valorisation.

La France, l’un des leader du secteur

La France est l’un des leaders de la nourriture animale à base d’insectes grâce au sociétés Ynsect et Innovafeed. Cette dernière dit disposer « d’ores et déjà de partenariats commerciaux sur des volumes représentant plus d’un milliard d’euros sur les 10 prochaines années ». Ces fonds devraient lui permettre de poursuivre l’extension de sa « ferme verticale » de Nesle (Somme), « la plus importante unité de production de protéines d’insectes au monde en activité » selon elle, mise en route en 2020 et avec une capacité de 15 000 tonnes par an.

Elle élève dans cette usine des mouches soldats noires (Hermetia Illucens), qu’elle transforme en protéines pour l’aquaculture, en huile pour nourrir porcs et volailles ou en « engrais 100 % naturels ». Elles permettent de diminuer l’importation de soja, qui contribue lourdement à la déforestation.

Innovafeed va aussi accélérer son expansion aux États-Unis « avec la construction d’une nouvelle unité de production à Decatur (Illinois) » où elle a implanté une usine sur le site principal d’ADM. Sa capacité de production, déjà quatre fois supérieure à celle de Nesle, va encore y s’accroître. L’accélération d’Innovafeed aux États-Unis « est une étape déterminante pour notre changement d’échelle » souligne Maye Walraven, nommée directrice pour l’Amérique du Nord, et un pas de plus dans le développement international du groupe, qui vise aussi le marché asiatique.