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[Lu dans la presse]

Goldman Sachs envisage de réduire la voilure dans le courtage


AFP le 05/02/2019 à 19:26

Goldman Sachs envisage de réduire la voilure dans le courtage, qui est en plein déclin depuis l'encadrement strict des activités spéculatives par les autorités américaines, rapporte mardi le Wall Street Journal.

La prestigieuse banque d’affaires veut réduire sa présence dans le courtage des matières premières physiques, notamment celui du minerai de fer, du platinium et d’autres métaux, écrit le quotidien des milieux d’affaires, citant des sources anonymes. Elle souhaite également réduire les coûts associés au stockage et au transport de ces matières premières. Aucune décision définitive n’a encore été prise, a cependant indiqué à l’AFP une source proche du dossier sous couvert d’anonymat. La nouvelle direction doit présenter ses propositions au conseil d’administration à la fin du mois de février en cours, a dit la source.

Contactée par l’AFP, la firme n’a pas souhaité commenter. Goldman Sachs, dirigée depuis le 1er octobre par le banquier d’affaires David Solomon qui a remplacé le trader Lloyd Blankfein, a entamé une revue stratégique de ses activités afin de répondre au nouvel environnement bancaire bousculé par les « Fintech » (startups technologiques offrant des services financiers). Une réduction de la voilure dans le courtage serait une petite révolution chez Goldman Sachs car les activités spéculatives sont l’ADN de la firme et ont été la vache à lait de l’établissement jusqu’à la crise financière de 2008.

La loi de régulation financière Dodd-Frank adoptée par l’administration Obama, et en particulier la règle Volcker limitant la capacité des grandes banques à spéculer pour leur propre compte, ont assommé les traders. Chez Goldman Sachs, ceci s’est traduit par un déclin de l’influence des traders au profit des banquiers d’affaires, qui conseillent les entreprises dans différentes opérations. Au quatrième trimestre 2018, un bond de 56 % des commissions engrangées par ces banquiers a permis de compenser la chute de 18 % des recettes générées par le courtage des produits financiers liés aux obligations, devises et matières premières (FICC). Goldman Sachs, qui a des actifs dans l’uranium, l’aluminium et le charbon, joue un rôle « d’intermédiaire » dans le négoce de ces matières premières et d’autres comme le gaz naturel. Ses principales rivales (Morgan Stanley, Deutsche Bank, Barclays) ont soit vendu leurs actifs soit réduit leur présence dans cette activité risquée et qui connaît une érosion des profits. En mars 2014, JPMorgan Chase a vendu son unité de commerce de matières premières (pétrole, gaz naturel, métaux) au groupe de négoce suisse Mercuria Energy pour 3,5 milliards de dollars.