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Dans le Bas-Rhin

Fermeture de l’usine Knorr : Unilever assigné en justice


AFP le 06/07/2021 à 11:04

Le CSE de l'usine Knorr de Duppigheim (Bas-Rhin) a assigné lundi en justice la direction du site, lui reprochant un « délit d'entrave » pour ne pas l'avoir informé des démarches sur la recherche d'un repreneur, démarches infructueuses qui ont été suivies de l'annonce de la fermeture du site.

Dans le cadre de cette procédure, une première audience, de consignation, s’est tenue lundi matin au tribunal de Strasbourg. L’audience sur le fond du dossier se tiendra le 23 novembre. Le comité social et économique (CSE) de l’usine a engagé cette procédure après avoir découvert que la direction avait entamé, en 2019 et 2020, des recherches pour trouver un repreneur du site, sans l’en informer.

En mars, le groupe Unilever, propriétaire de la marque Knorr, avait annoncé la fermeture de l’usine et la mise en place d’un plan social, à la « grande surprise » des 261 salariés. « Les démarches engagées au préalable par la direction reviennent à dire « pendant que vous travailliez, on cherchait à se débarrasser de vous en catimini » », a déclaré à l’AFP Me Luc Dorr, l’avocat du CSE.

« Si on avait été informés en amont de ces démarches, les salariés et le CSE auraient eu du temps pour chercher une solution alternative à cette décision de fermeture, radicale et injustifiée », a-t-il ajouté. « La société n’a jamais enfreint ses obligations, elle a cherché toutes les options possibles pour faire reprendre le site », a indiqué Sébastien Schapira, avocat de BestFoods France Industries, la filiale d’Unilever qui exploite le site de Duppigheim.

Près de 150 salariés, réunis devant le tribunal et habillés de t-shirts « Unilever tue l’emploi », ont par ailleurs dénoncé les conditions dans lesquelles se tiennent les négociations du plan social, et la « faiblesse » des propositions d’accompagnement de la direction. « L’enveloppe globale pour les formations est de 900 000 euros, pour 260 salariés : ça fait moins de 3 500 euros par salarié », a déploré Olivier Dietrich, délégué syndical CFTC.

Les salariés ont également déploré le refus de l’entreprise de laisser les avocats prendre part aux réunions de négociations du plan social aux côté des salariés, ou de mettre en place des cessations anticipées d’activités pour les salariés proches de la retraite. « Unilever en France n’a pas pour pratique de mettre en œuvre de cessations d’activités anticipées car notre objectif est que chaque salarié puisse retrouver un emploi », a indiqué le groupe dans un communiqué.