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Inflation

Engrais, fret maritime, énergie : la banane va coûter plus cher en 2023


AFP le 17/10/2022 à 10:49
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(©Pixabay)

Le prix de la banane, deuxième fruit le plus consommé en France, devrait augmenter d'environ 20 % en 2023 avec la hausse de coût des engrais, du transport maritime et bientôt de l'électricité, a prévenu son interprofession.

Tous les coûts de production de ce fruit « entrée de gamme », qui se vend autour de 99 centimes le kilogramme premier prix, se sont envolés entre 2021 et 2022, a constaté Philippe Pons, président de l’Association interprofessionnelle de la banane (AIB). A commencer par les engrais, produits massivement en Russie, qui coûtent selon lui deux fois plus cher pour les planteurs.

Le prix du fret maritime mais aussi du carton pour emballer les fruits a « bondi de 30 % ». « Toutes les entreprises de la filière ont vu leur marge nette s’effondrer », a-t-il résumé. S’ajoute à cela un recul de l’offre mondiale, dû en partie aux aléas climatiques en Amérique centrale, et la flambée des coûts de l’énergie.

Sans effort de la grande distribution et sans soutien de l’État, le prix de la banane devrait donc augmenter « de l’ordre de 20 % » en 2023 en rayons, a estimé Philippe Pons.

La filière devra « trouver un équilibre entre la survie des entreprises et des prix acceptables pour le consommateur », car la banane fait partie des produits à bas prix vers lesquels il se tourne en période d’inflation.

Il y a déjà « une forte demande sur les premiers prix », a souligné Eric Fontaine, responsable du site du mûrisseur Fruidor à Rungis, le plus grand marché de gros et de produits frais au monde situé au sud de Paris.

La filière craint aussi de potentielles coupures d’électricité pendant l’hiver, qui seraient catastrophiques pour sa centaine de mûrisseries, situées dans de grands hangars partout en France et notamment à Rungis. À leur descente du bateau, ces fruits tropicaux transitent cinq jours dans ces entrepôts où la température est strictement contrôlée – entre 13 et 17°C. À l’issue d’un processus qui permet de faire mûrir uniformément toutes les bananes d’un régime, elles sont livrées aux grandes surfaces.

Si la ventilation des mûrisseries s’interrompt plusieurs heures, « c’est la mort de la banane », alerte M. Fontaine.

Par ailleurs, un quart d’entre elles devra renouveler son contrat d’énergie en janvier, alors que les prix des nouvelles offres ont été multipliés par deux ou quatre, selon Philippe Pons.

80 millions de bananes « dessert » – par opposition avec les bananes plantain – sont produites chaque année dans le monde. La France en consomme 700 000 tonnes annuellement.