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Budget UE

Emmanuel Macron prendra « le temps qu’il faut » pour « un accord ambitieux »


AFP le 20/02/2020 à 16:50

Emmanuel Macron a affirmé jeudi sa volonté de prendre « tout le temps qu'il faut » afin de trouver « un accord ambitieux » pour le budget de l'Union européenne, au centre de difficiles tractations jeudi lors d'un sommet à Bruxelles.

« Si tout le monde met un peu d’esprit de compromis et d’ambition, il y a un chemin pour trouver un accord durant ce sommet. Ce chemin peut prendre quelques heures, quelques nuits, quelques jours. J’y suis prêt », a déclaré le président français à son arrivée.

Emmanuel Macron, qui doit se rendre samedi à l’ouverture du salon de l’agriculture à Paris, a expliqué que la France allait « se battre pour avoir une Politique agricole commune (Pac) au rendez-vous de nos ambitions » dans le futur budget de l’Union européenne pour la période 2021-2027.

Sur la Pac, « nous n’y sommes pas », a-t-il constaté. La proposition de compromis présentée par le président du Conseil européen Charles Michel alloue à la Pac un montant réduit de près de 60 milliards par rapport à l’exercice précédent.

Emmanuel Macron a également annoncé sa volonté de se « battre aussi pour avoir un Fonds européen de la Défense plus ambitieux ».

Ardemment défendu par la France, qui y voit un moyen d’obtenir des financements européens pour des grands projets industriels militaires communs, ce Fonds devait s’élever au départ à 11,4 milliards d’euros. Mais il a été réduit à 7 milliards dans le compromis de Charles Michel. « Ce budget doit être amélioré par la discussion, par la conviction », a insisté le Français.

« On peut pas avoir le lundi des ambitions, et le jeudi, quand on arrive et qu’il faut payer, dire qu’on a pas les moyens en face », a-t-il déploré en rejetant la proposition des pays les plus frugaux (Danemark, Suède, Pays-Bas, Autriche) d’un budget à 1 % du revenu national brut (RNB) de l’UE.

La Commission, qui veut être plus ambitieuse dans la lutte contre le changement climatique et le numérique, voulait consacrer au budget plurianuel 1,114 % du RNB européen, soit 1.134 milliards d’euros. La proposition de Charles Michel représente 1,074 % du RNB, soit une baisse de 40 milliards d’euros.Le Brexit complique considérablement les discussions, traditionnellement compliquées, entre États membres, car Londres était le deuxième contributeur du budget après l’Allemagne. « Il serait inacceptable d’avoir une Europe qui compense le départ des Britanniques en réduisant ses moyens », a déclaré Emmanuel Macron.