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Mercosur

E. Macron a des « interrogations » sur plusieurs points


AFP le 10/07/2019 à 18:34

Emmanuel Macron a exprimé mercredi en Conseil des ministres des « interrogations » sur les conditions « environnementales », « sanitaires » et ayant trait « aux filières sensibles » de l'accord entre l'UE et les pays du Mercosur, a rapporté la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

L’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) se sont entendus le 28 juin sur un vaste traité de libre-échange négocié depuis 20 ans, et touchant près de 770 millions de consommateurs. « Nous avons reçu les documents qui permettent de détailler le contenu de cet accord », a indiqué Sibeth Ndiaye mercredi. « Le président de la République a indiqué que nous avions des interrogations sur trois points précisément, trois points pour lesquels la France est attachée à ce que nous ayons des réponses extrêmement claires », a-t-elle ajouté. Premier sujet, « la force des conditionnalités environnementales », a détaillé la porte-parole : « les conditions qui aujourd’hui figurent dans le texte qui nous a a été communiqué ne sont pas suffisamment robustes, et nous souhaitons (y) apporter plus de robustesse » pour « faire respecter cet accord de Paris dans le cadre du Mercosur », a-t-elle dit.

En outre, « nous souhaitons que, à travers cet accord, nous soyons non seulement capable de nous assurer du respect des normes sanitaires européennes sur les produits eux-mêmes, mais aussi sur leur processus de fabrication », a prévenu Sibeth Ndiaye. « Troisième sujet sur lequel nous avons des interrogations et sur lequel nous souhaitons pouvoir travailler, c’est celui des filières sensibles, telles que le bœuf, le sucre ou la volaille, qui dans le cadre du Mercosur pourraient être bouleversée ou en tout cas, impactées », a-t-elle affirmé. Selon elle, le président souhaite avoir « des précisions sur la manière dont les clauses de sauvegarde que nous avons fait intégrer dans cet accord commercial pourront être activées ». Les « accords commerciaux peuvent être extrêmement positifs pour l’économie française et on en a eu la démonstration récemment avec le Ceta », l’accord franco-canadien, a jugé Sibeth Ndiaye. Le texte UE/Mercosur « doit être finalisé à l’automne par les négociateurs et ce temps doit être mis à profit pour qu’on puisse lever un certain nombre de doutes et d’interrogations », a-t-elle conclu. L’annonce d’un accord, qui suscite notamment la vive inquiétude d’éleveurs en Europe, a entraîné de nombreuses critiques dans l’opposition et jusque dans la majorité, le gouvernement affichant sa « vigilance ».