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Céréales

Deux ONG appellent à lutter contre la spéculation alimentaire


AFP le 20/06/2022 à 11:05

Les ONG Foodwatch et le CCFD-Terre solidaire appellent à une régulation des marchés agricoles, en vue de lutter contre la spéculation, qui « aggrave la flambée des prix alimentaires », dans un communiqué commun publié lundi.

« Les marchés agricoles et alimentaires s’affolent pour deux raisons : d’une part, les entreprises et les négociants craignent une pénurie de blé, d’huiles végétales et d’engrais phosphatés en provenance de la région de la mer Noire (…). D’autre part, les paris financiers sur la hausse des prix des matières premières aggravent la flambée des prix des denrées alimentaires », soulignent les deux organisations.

Rappelant que le prix du blé a presque doublé depuis le début de l’année, elles estiment, citant le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter, que « la panique qui s’empare des marchés est « la véritable cause » de la hausse des prix ».

« Deux grands fonds d’investissement agricoles ont déjà investi près de 1,2 milliard de dollars en 2022, ce qui est six fois plus que sur toute l’année 2021 », affirment-elles, appelant « à une réglementation stricte de la spéculation sur les denrées alimentaires » à l’approche du sommet du G7 qui se tiendra du 26 au 28 juin en Allemagne.

« Les Etats membres du G7 doivent prendre des mesures fortes pour empêcher ces « profiteurs de la faim » de sévir! », a déclaré Jean-François Dubost, directeur du plaidoyer au CCFD-Terre solidaire, cité dans le communiqué.

« Les investisseurs en bourse s’enrichissent en pariant sur le maïs et le blé, tandis que les habitants de pays comme le Yémen ou l’Éthiopie n’ont plus les moyens de se procurer des aliments de base. Ces paris aux dépens des plus pauvres doivent cesser », a insisté Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France.

Les ONG lancent une pétition, directement adressée aux membres du G7, pour leur demander « d’introduire des limites strictes pour les transactions spéculatives sur les matières premières alimentaires ».

Sur les marchés, ces « limites de position » déterminent le nombre, le montant et le volume des contrats que les investisseurs sont autorisés à faire sur certaines matières premières.