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Installation, actif agricole, formation

Des attentes fortes pour les JA en cette année électorale


TNC le 27/01/2022 à 16:58

Si l’année 2021 a été riche pour JA, entre la révision des statuts ou la Pac, les chantiers restent nombreux pour favoriser les installations : aller plus loin dans la définition de l’agriculteur actif, lutter contre l’artificialisation des terres, appliquer réellement la loi Egalim 2, ou encore avancer sur le dossier du carbone.

L’année dernière a été marquée par plusieurs avancées chez Jeunes agriculteurs, qui présentait ses vœux à la presse le 27 janvier. L’université d’hiver, en décembre, a été l’occasion d’entériner l’évolution de l’âge limite d’éligibilité au sein du syndicat JA, désormais établi à 38 ans. Pour Arnaud Gaillot, secrétaire général, ce changement est lié à « une évolution sociologique, les agriculteurs restent plus longtemps à l’école, on a aussi des gens qui vont voir d’autres métiers avant de s’installer ». Le syndicat a également voté la limitation à deux mandats par poste, rappelle-t-il.

Autre gros dossier de l’année passée, la réforme de la Pac, sur laquelle « on a eu des victoires », souligne François-Étienne Mercier, vice-président de JA, puisque le budget est passé de 2 à 3 % pour l’installation agricole. L’objectif est de passer à 10 000 installations aidées par an d’ici la fin de la programmation (contre 5 000 aujourd’hui), « un objectif réaliste au vu du nombre de départs à la retraite d’agriculteurs », assure-t-il. Le niveau de formation de niveau 4, désormais nécessaire pour obtenir les aides à l’installation, compte également parmi les victoires pour JA. En revanche, si la définition de l’actif agricole satisfait le syndicat sur plusieurs points, l’absence d’âge limite de départ à la retraite pour les exploitants agricoles constitue « une grosse défaite », reconnaît Basile Faucheux, vice-président de JA. « Nous restons mobilisés, on souhaite vraiment ancrer des points supplémentaires pour cet actif agricole », ajoute-t-il.

Favoriser l’installation

La première priorité de Jeunes Agriculteurs reste évidemment l’installation, dont l’un des leviers est la formation. Le syndicat propose trois axes de travail : continuer de rendre attractive la formation initiale, travailler avec le ministère pour rénover les diplômes, et faciliter l’accès à la validation des acquis de l’expérience (VAE). L’accompagnement doit être « simple et lisible », rappelle JA qui demande une plateforme nationale en support à l’accompagnement et, localement, un point unique d’accueil pour l’installation en agriculture.

La lutte contre l’artificialisation des terres fait également partie des chantiers de JA, pour qui une grande loi foncière doit être « l’un des points clés du futur quinquennat », estime Basile Faucheux. Le syndicat souhaite moderniser le contrôle de l’accès à la terre, développer des formes innovantes d’accès au foncier, par exemple un système de crédit-bail. La transmission doit également être encouragée, par des formations, et des mesures fiscales et sociales incitatives.

Carbone, relations commerciales… Redonner des perspectives

Pour Samuel Vandaele, président de JA, la présidence française de l’Union européenne est aussi un enjeu majeur. « C’est l’occasion de trouver un vrai projet européen sur le stockage de carbone », pour réduire les émissions sur les exploitations mais également dans la filière afin de « proposer à terme des produits bas carbone aux consommateurs, et légitimer la vente de crédits carbone », explique-t-il. Le sujet des clauses miroirs dans les accords de libre-échange sera également très suivi par JA.

Enfin, alors qu’un comité des négociations commerciales se tient aujourd’hui, et qu’une opération « transparence GMS » a été lancée par les réseaux FNSEA et JA, « on attend de la fermeté», rappelle Samuel Vandaele. « Certains distributeurs seraient prêts à passer des hausses, mais ils craignent que les autres ne jouent pas le jeu », explique-t-il. « Mais les produits agricoles ne doivent pas être des produits d’appel », insiste-t-il, déterminé à faire appliquer la loi Egalim 2 et à faire remonter les pratiques illégales à la DGCCRF.

L’année 2022 devrait, enfin, fournir l’occasion à JA de discuter de cette problématique avec les consommateurs à l’occasion des Toqués de l’agriculture, événement prévu initialement en 2020 et reporté plusieurs fois en raison de la crise sanitaire. En attendant, le salon de l’agriculture fin février sera également un moment fort pour permettre à Jeunes Agriculteurs de faire entendre ses propositions pour la jeunesse agricole, en amont de l’élection présidentielle. Le syndicat a rédigé un manifeste sous forme de fiches pour formuler ses contributions autour de trois axes, qu’il portera auprès des candidats à la présidentielle, mais également dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.