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Podcasts Jeunes Agriculteurs d'Aveyron

Dans les bottes de Samuel Vandaele : découvrez autrement le président JA


TNC le 13/01/2021 à 14:35
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Pour le 4e épisode de sa série de podcasts "Dans leurs bottes", destinés à faire entrer les auditeurs, et notamment le grand public, dans le quotidien d'agriculteurs et d'agricultrices, le temps d'un petit déjeuner, Jeunes Agriculteurs d'Aveyron s'est invité vendredi dernier chez Samuel Vandaele, son président national. L'occasion de découvrir l'agriculteur et l'homme derrière le responsable syndical.

C’est sur l’exploitation de 144 ha de polycultures (blé, orge, maïs, lin, betterave, pois…) de Samuel Vandaele, président de Jeunes Agriculteurs, que le dernier épisode de la série de podcasts « Bien dans leurs bottes » de JA d’Aveyron a été enregistré. « J’adapte mon assolement et mes rotations chaque année » en fonction du contexte économique et pédoclimatique et à la possibilité de contractualiser les productions pour « gérer les risques financiers et climatiques », explique le producteur qui connaît ainsi les débouchés de chacune (farine Francine, Petits beurres Lu, pains Buns pour McDo concernant le blé, bio-plastiques pour le maïs, biocarburants pour le colza, etc.).

Des produits qui doivent être « économiquement viables, écologiquement compatibles et répondant aux demandes des consommateurs et des industriels qui les achètent », insiste-t-il. « Je suis un passionné, qui adore son métier et regarde vers l’avant », poursuit Samuel Vandaele qui apprécie, en particulier « les tours de plaines et observer la vie du sol », lui qui « travaille avec du vivant ». C’est pourquoi, il importe pour lui « d’adapter son système de cultures à ses terres ». Une terre qui, à plus de 50 % d’argile, colle « amoureusement » aux bottes du jeune agriculteur autant que lui « l’aime ». Une passion depuis l’âge de quatre ans, mais qui a toutefois connu des moments plus délicats.

Ma terre me colle amoureusement aux bottes autant que je l’aime.

« Se demander souvent ce qu’on veut pour sa ferme »

Par exemple quand ses parents ont repris l’exploitation familiale, qu’ils ont dû acheter en totalité. « Donc, ils étaient toujours à fond dans le boulot à chercher un p’tit bout d’argent à droite ou à gauche. » Puis quand « ils se sont lancés dans la pomme de terre de consommation », jusqu’à ce que la coopérative les « lâche du jour au lendemain ». Le soir, « à peine rentré de l’école, j’étais sur le trieur à patates avec mon grand-père qui m’a beaucoup appris parce que mes parents manquaient de temps ». « Bricoler, conduire le premier Someca, la vieille Express rouge de la ferme » : que de bons souvenirs ! Selon l’exploitant de 34 ans, ce sont « ces aléas, qui ont poussé son père et sa mère à réfléchir à d’autres projets », comme transformer leur belle grange aux pierres apparentes en salle de réception pour mariages avec gîtes.

J’ai toujours envie de plein de choses mais il faut que ce soit faisable et viable !

Et qui expliquent qu’il soit lui aussi dans cet état d’esprit : depuis qu’il a repris l’exploitation il y a cinq ans, il l’a déjà fait évoluer cinq fois ! « Souvent, en décembre-janvier, une période un peu plus creuse, je me pose la question : qu’est-ce que je veux pour mon exploitation demain ? » « Semis direct, bas volume, miscanthus, chaudière à biomasse pour les gîtes, phyto-épurateur pour les eaux usées du village, etc. : j’ai tout le temps envie de plein de choses », s’amuse le producteur qui veille néanmoins à la faisabilité et viabilité de ses idées avant de les mettre en place. Dans son enfance, ce sont également des valeurs telles que « le partage, l’écoute, la compréhension, l’engagement » qui lui ont été transmises et qui sont « très importantes ».

Un « agriculteur qui a le goût d’entreprendre »

Du jour au lendemain, mon père n’est plus monté sur un tracteur !

Même si les Vandaele ne sont pas propriétaires de la ferme, les grands-parents ont quitté le Nord et leurs proches pour s’y installer alors « il y a beaucoup d’affectif » derrière. Pourtant, Samuel reconnaît avoir envisagé à un moment une autre profession, ses parents lui ayant toujours laissé le choix, eux qui l’ont accompagné pendant son installation. « J’ai eu cette chance comme celle d’avoir un projet très cadré dans ma tête et un profil très économique qui m’a permis de bien étudier la rentabilité, le retour sur investissement, les marges », témoigne Samuel ajoutant que, même si c’est moins vrai maintenant, beaucoup de jeunes voient d’abord la passion et pas assez l’économie. Aux parents de les sensibiliser, estime-t-il, tout « en les laissant prendre leurs marques ».

« Du jour au lendemain, mon père n’est plus monté sur un tracteur ! Pourtant, j’ai moi aussi tout changé du jour au lendemain sur l’exploitation ! » Alors ses parents lui font quand même des remarques, mais toujours discrètes et constructives. Comme beaucoup d’autres jeunes producteurs, Samuel Vandaele est un « agriculteur qui a le goût d’entreprendre ». À travers ses missions syndicales, il se bat au quotidien pour que les exploitants agricoles soient considérés comme « des entrepreneurs, des chefs d’entreprise puisqu’ils gèrent des stocks, une trésorerie, une comptabilité, des flux de personnel, etc. ». S’il s’imagine toujours agriculteur dans 20 ans, son exploitation, elle, sera sûrement totalement différente car d’ici là, il aura concrétisé plein de nouveaux projets.

Pour écouter l’intégralité du podcast, cliquez ici.