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Transmission

Comment évaluer la valeur d’une exploitation agricole ?


Crédit Mutuel le 14/08/2019 à 09:14
Luc Barizet 2

Luc Barizet, chargé d’affaires agricoles Crédit Mutuel Île-de-France (©Crédit Mutuel)

« Nous déterminons la rentabilité économique de l’exploitation »

Comment estimez-vous la valeur d’une exploitation agricole ?

Luc Barizet : « Lorsqu’un repreneur vient nous voir avec un projet d’installation, notre objectif est de déterminer la rentabilité économique de l’exploitation à reprendre. Cela nous permet d’évaluer la capacité de remboursement du jeune pour pouvoir lui proposer un montant de prêt en conséquence. Le montant de prêt sur lequel nous pouvons nous engager sur son projet, c’est déterminant pour fixer le prix que le repreneur pourra mettre sur l’exploitation. »

Comment procédez-vous ?

LB : « Dans un premier temps, le candidat nous renseigne sur les éléments à reprendre : foncier, bâtiments d’exploitation, cheptel, matériel, biens immobiliers. Nous faisons une proposition de montage avec des prêts de différentes durées en fonction des durées d’amortissement de ce qui est repris.

Sur le plan du foncier, notre ancrage territorial, nous permet d’avoir une bonne connaissance de la nature des terres, de leur rendement et de leur potentiel. Les chiffres sont ensuite affinés en nous appuyant sur l’étude prévisionnelle d’installation établie par le jeune. C’est pourquoi, il est préférable d’entamer cette démarche, idéalement, près d’un an avant l’installation et au minimum six mois avant. L’objectif est d’apporter du conseil sur le plan de financement et d’avoir une cohérence entre les biens repris et leur financement. »

Et du côté du cédant ?

LB : « Nous orientons les futurs cédants vers les experts (notaire, expert foncier, centre de gestion…) qui vont pouvoir les aider à mettre un prix sur la valeur de leur exploitation. Valeur patrimoniale, valeur de rentabilité, valeur de remboursement… en général, différentes méthodes sont combinées pour établir le juste prix. Nous accompagnons nos clients sur la façon de céder. Par exemple, si la ferme est transmise à un enfant, nous mettons l’accent sur l’équilibre à respecter avec les autres frères et sœurs. Dans ce cas, le relais est fait avec le juriste ou le notaire sur le montage juridique le plus approprié. Le but est d’apporter des pistes de réflexion avant un travail de collaboration avec les experts. Nous alertons sur l’importance de préparer la transmission de son exploitation au moins cinq ans avant de céder. »