Cognac : échapper aux taxes chinoises via des hausses de prix négociées
AFP le 04/07/2025 à 11:52
Des producteurs de cognac, dont les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont échapper aux taxes annoncées par la Chine, auxquelles se substitueront des hausses de prix négociées, a-t-on appris vendredi auprès de l'interprofession.
Pékin a annoncé qu’il imposerait dès samedi, au terme de son enquête antidumping, un droit de douane moyen de 32,2 % sur les eaux-de-vie de vin importées de l’Union européenne, qui sont essentiellement du cognac.
Mais des hausses de prix proposées par certains producteurs et acceptées par le ministère chinois du Commerce s’y substitueront, une issue « moins défavorable » saluée par le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), qui ne chiffre pas ces tarifs négociés.
« Cette décision marque la fin de l’enquête antidumping mais pas celle de notre action pour que l’ensemble de nos exportateurs retrouvent au plus vite un accès sans entrave au marché chinois », a déclaré son président, Florent Morillon, dans un communiqué.
« Dans l’attente, le régime d’engagement de prix minimum offre des conditions plus tolérables pour nos entreprises que les taxes antidumping définitives annoncées, même si l’accès au marché qu’elles permettent reste dégradé », a-t-il ajouté.
Rémy Cointreau évoque aussi, dans un communiqué, « une alternative sensiblement moins pénalisante que l’application des droits antidumping définitifs ».
La Chine, qui reçoit à elle seule un quart des exportations de cognac français, avait ouvert cette enquête antidumping en janvier 2024 en représailles à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine et exportés.
Elle avait menacé d’introduire des droits de douane allant jusqu’à 39 % et imposé aux producteurs de cognac, depuis l’automne, de verser une caution bancaire équivalente, dans l’attente de la fin de son enquête.