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Mercosur, soja

Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron après le G7


TNC le 27/08/2019 à 20:03
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À l’issue du G7 qui s’est déroulé à Biarritz sous présidence française, Emmanuel Macron est revenu sur trois dossiers agricoles dans une interview accordée à France 2 : l’accord entre l’UE et le Mercosur, la dépendance européenne au soja brésilien, et la menace américaine d’une taxation des vins français.

Dans une interview de près de 40 minutes diffusée sur France 2 lundi 26 août, Emmanuel Macron a abordé trois sujets agricoles ayant fait l’objet de débats et discussions lors du Sommet du G7 qui s’est achevé à Biarritz.

Recréer la souveraineté protéinique de l’Europe

Le président de la République française a d’abord évoqué les milliers d’incendies qui ravagent actuellement la forêt amazonienne. Des incendies destructeurs qui résultent, selon les experts, du défrichage massif de la forêt au profit de la production de soja, dont l’Europe en importe massivement.

« On a une part de complicité », a indiqué Macron, s’attardant aussitôt sur la question du soja. « Le soja, on en a besoin en Europe. Parce que ça apporte de la protéine pour nourrir les animaux. Et nous nous n’en avons pas », a-t-il rappelé. « C’est le fruit d’un vieil équilibre conclu dans les années 60. On a accepté une dépendance en termes de protéines. Je considère que c’est un très mauvais choix. »

« Je suis attaché à la souveraineté européenne. Et c’est que ce que j’ai annoncé il y a quelques mois : on doit recréer la souveraineté protéinique de l’Europe.

Arnaud Rousseau, le président de la Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux et du groupe Avril, n’a pas tardé à se féliciter de cette sortie verbale.

« Le Mercosur est un accord dans lequel on disait : on va faciliter les échanges. La France a été la plus dure pour protéger notre agriculture et le climat. Sur la viande bovine, le poulet ou le sucre, je veux pas qu’on importe trop et avec trop de facilité sinon ça va déséquilibrer notre agriculture. On a mis des quotas et des clauses de sauvegarde. Si on déséquilibre trop notre agriculture, on ne l’appliquera plus », a-t-il expliqué, confirmant tout de même que l’accord était actuellement remis en question principalement parce qu’il ne respecterait pas l’ accord de Paris sur le climat.

Guerre commerciale : la menace d’une taxation des vins français

Enfin, la France va-t-elle éviter une taxation de ses vins par les États-Unis ? « Tant que Trump n’a pas d’accord, il ne veut pas dire qu’il ne le fera pas », répond Emmanuel Macron. Ça a été une menace. On a pacifié les choses. Je pense que ce n’est plus à l’ordre du jour. »

Comme l’indique lui-même le président, « les producteurs de vins français sont inquiets, bien sûr, à juste titre. » Mais il semble moins inquiet qu’eux. « Mais je regarde les ventes, leurs dynamiques. Tout ceux qui exportent, s’il y avait une taxe, je ne suis pas sûr que ça les coupe du marché. »

Voir aussi : « La menace de représailles sur le vin français « s’éloigne », assure Le Maire