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Marchés céréaliers

Après un niveau d’exportations inattendu en mars, les stocks français se tendent


TNC le 13/05/2021 à 10:03
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En mars, le bon niveau d’exportations, notamment vers l’Union européenne, conduit FranceAgriMer à revoir les stocks finaux des principales céréales pour la campagne 2021/2021.

Si les disponibilités des principales céréales françaises ont peu varié d’un mois sur l’autre dans le dernier bilan de FranceAgriMer, dont le conseil spécialisé Grandes cultures s’est réuni le 12 mai, le bon niveau d’exportations du mois de mars a entraîné des variations assez conséquentes sur les stocks finaux, a indiqué Marion Duval, adjointe au chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.

En blé tendre, certains postes d’utilisation domestique ont été revus : la panification et les utilisations industrielles sont en hausse de 30 000 tonnes chacun, ces secteurs retrouvant un peu de dynamisme avec le déconfinement progressif. Côté exportations, à neuf mois de campagne, le poste pays-tiers reste inchangé à 7,55 Mt, et la Chine devrait être absente sur les derniers mois, estime FranceAgriMer. Avec 5,7 Mt, les exportations vers l’UE ont, elles, été revues à la hausse de 65 000 Mt par rapport au mois dernier, ce qui conduit à tendre le stock final à 2,6 Mt (-95 000 t), un niveau qui n’a pas été aussi bas depuis 2013/2014.

En orges, la demande chinoise reste en revanche soutenue, tirant les exportations pays-tiers à la hausse (+ 50 000 tonnes), tandis que les exportations vers l’UE ont été ajustées en légère baisse (- 10 000 t). Le poste malt a quant à lui été revu en légère hausse, compte tenu du contexte de réouverture des lieux de consommation de bière dans le monde (+ 10 000 t), et le stock final est attendu autour de 1 Mt (- 42 000 t).

En maïs, le poste FAB a été revu à la hausse (+ 50 000 tonnes), tout comme les exportations vers l’UE revues de + 100 000 tonnes à 3,9 Mt, au regard du réalisé et de la bonne compétitivité du maïs français dans un contexte de prix mondiaux élevés, ce qui tend le stock final à 1,9 Mt, le plus bas depuis 2006/2007.

En blé dur par contre, les exportations ont été révisées à la baisse de -10 000 t sur pays-tiers et UE, mais les importations et les disponibilités sont également revues en baisse, ce qui porte le stock final à 193 000 tonnes (-14 000 tonnes), un stock légèrement supérieur à celui de l’année passée (190 000 t).

Des niveaux de prix élevés sur la campagne 2020/21

La campagne 2020/2021 se caractérise, au niveau mondial, par des niveaux de prix extrêmement élevés, mais également par un niveau d’utilisation en progression notamment sur l’alimentation animale (+70 Mt par rapport à la moyenne cinq ans), a rappelé Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer. La part du maïs dans l’alimentation animale diminue au bénéfice du blé, le maïs restant le principal driver du marché des céréales.

Depuis mi-avril, on observe une forte hausse des cours du blé tendre, et une stabilisation depuis début mai mais à des niveaux élevés sur les principales origines. La frénésie d’achats reste dominée par les besoins de la Chine pour ce qui est des matières premières fourragères. Les engagements des États-Unis vers la Chine ont ainsi progressé de 67 % sur le blé fourrager.

En fonction de son ampleur, la baisse de la seconde récolte brésilienne en maïs devrait également jouer sur les marchés : alors qu’elle était attendue à 109 Mt, la sécheresse pourrait faire baisser cette production à 85-100 Mt.

En Mer noire, l’export ralentit et les prévisions seront difficilement atteintes en Ukraine. En Russie, la taxe flottante à venir sur la nouvelle campagne reste un point d’interrogation.

Les marchés internationaux en attente des prévisions 21/22

Pour la campagne 2021/2022, le CIC prévoit une forte hausse de 1,1 % de la production de blé et une poursuite de la progression de ses utilisations fourragères (+ 5,6 %). Les stocks de fin de campagne devraient encore progresser. La production est attendue en baisse en Australie (- 25 %) et en Russie, autour de 78/80 Mt. La production d’orges serait également en baisse en Russie. Le Maroc devrait en revanche connaître une très forte progression en blé et en orge grâce à une bonne pluviométrie sur la campagne en cours, après deux années de sécheresse historique, ce qui devrait porter la production totale de céréales du pays à 9,8 Mt, un niveau record. 

Les marchés attendent les prévisions de l’USDA (à paraître ce soir) notamment sur le bilan 21/22 et la production de maïs brésilien.  

Pour surveiller les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur Les cotations Agri Mutuel.