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Baisse des ventes, fermeture de magasins

Appel à la « mobilisation générale » pour le bio


AFP le 01/06/2023 à 20:32

Une organisation de producteurs bio appelle jeudi à la « mobilisation générale » au secours de l'agriculture biologique française confrontée à une baisse de consommation et à des fermetures de points de vente.

« Le gouvernement et tous les acteurs actifs dans le développement de l’agriculture biologique doivent réagir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l’enterrement de la transition agroécologique de la France », affirme dans un communiqué la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab). Elle appelle à la « mobilisation générale » le jour où l’Agence bio publie ses chiffres pour 2022, témoignant de la crise traversée par ce mode de production.

Selon cette agence chargée de la promotion et du développement du bio, la part des produits alimentaires biologiques dans le panier de courses des Français recule, passant à 6 % en 2022 (contre 6,4% l’année précédente). En comparaison, la part du bio dépasse les 10 % dans d’autres pays européens comme le Danemark ou l’Autriche, qui ont des politiques « très volontaristes », a pointé lors d’une conférence de presse la directrice de l’agence, Laure Verdeau.

Les ventes de produits bio pour la consommation à domicile, qui représentent 92 % des débouchés du secteur, ont baissé en valeur de 4,6 % l’an passé, s’établissant à 12 milliards d’euros.

« On a besoin des pouvoirs publics »

La baisse des achats, dans un contexte de forte inflation alimentaire, pèse durement sur les producteurs bio, confrontés à des invendus et des baisses de prix.

Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a annoncé mi-mai une « enveloppe de crise » dotée de 60 millions d’euros pour aider les agriculteurs en difficulté, ainsi que des mesures pour stimuler la demande comme l’engagement à ce que les cantines sous responsabilité de l’État (ministère, armée) soient « exemplaires » en atteignant l’objectif de 20 % de bio au menu.

Un effort encore largement insuffisant pour la Fnab, qui avait estimé l’engagement de l’État « symbolique » à ce stade. D’après la feuille de route établie par le ministère de l’Agriculture, « nous devrions déjà être à 12 % de surfaces bio avec 320 000 hectares de plus que les chiffres publiés ce jour », déplore la Fnab.