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Coopérative agricole

Agrial a encore grandi en 2018, mais a vu baisser son bénéfice net


AFP le 10/04/2019 à 11:44

La coopérative agricole Agrial a vu ses ventes augmenter très nettement en 2018, à 5,8 milliards d'euros (+ 6,5 %), grâce à de nouvelles acquisitions faisant d'elle le plus gros acteur français du secteur, mais a vu son bénéfice net baisser en raison des aléas climatiques.

« On est dans une dynamique qui a commencé il y a cinq ans. On a doublé le chiffre d’affaires, on est passé de 2,7 milliards à 5,8 milliards cette année », a résumé à l’AFP Ludovic Spiers, directeur général de la coopérative du grand ouest de la France, dont la zone s’étend de l’Est de la Bretagne à la Vendée, en passant par la Normandie et le Pays de la Loire. Mais le groupe, qui produit notamment les salades Florette, le cidre Loïc Raison ou le fromage Pavé d’Affinois, s’est également développé au gré des opérations de croissance externe, « en Europe, un peu en Afrique et aussi aux États-Unis », a souligné Ludovic Spiers, souhaitant « répartir » les risques. La coopérative a ainsi acquis en 2018 un cidrier (Aston Manor) au Royaume-Uni, premier marché du secteur, et un fromager en Allemagne (Rotkäppchen Peter Jüllich), notamment. Ces opérations ont permis au groupe coopératif de réaliser 27 % de ses ventes hors de France en 2018. Il souhaite y effectuer un tiers de son chiffre d’affaires d’ici à 2025. « On est sans doute le numéro un par la taille, mais ce n’est pas un objectif en tant que tel », a expliqué pour sa part Arnaud Degoulet, président de la coopérative, qui préfère mettre en avant le « dynamisme » du groupe et sa « résilience » face aux aléas climatiques.

2019, une pause dans la croissance

Comme l’ensemble du paysage coopératif français, Agrial n’a pas été épargné en 2018 et attribue à ces risques, inhérents à l’agriculture, un résultat net en retrait de 8,5 %, qui s’élève à près de 58 millions d’euros. Le groupe a décidé de reverser 15,6 millions d’euros « sous forme de ristournes et d’aides diverses, notamment auprès des jeunes agriculteurs », a précisé Arnaud Degoulet. Le groupe a ainsi subi en France des pluies au mois de juin, qui ont affecté sa production de légumes, la sécheresse à l’été pour la branche céréales et des pluies en fin d’année en Espagne. « Le commerce s’est très bien déroulé pour la vente des produits Florette. Par contre, la production a été de piètre qualité, à cause des aléas climatiques qui ont été les pires depuis 40 ans », a déclaré Ludovic Spiers. Concernant le lait, qui représente 40 % des ventes du groupe, « on avait prévu une année qui s’annonçait bien, mais qui finalement a été un peu plus compliquée au niveau des marchés, surtout pour la protéine (poudre de lait). Il faut dire que l’Europe a remis sur le marché en 2018 tous ses stocks de protéine (rachetés pour limiter l’effondrement des cours après la fin des quotas européens), ce qui a amené un marché assez lourd », a résumé Ludovic Spiers. Pour 2019, Agrial compte se concentrer sur sa rentabilité : « On s’est beaucoup développé ces dernières années. On sent la nécessité de faire une pause pour aller chercher les synergies de ces croissances et apporter un retour à nos adhérents », a conclu le directeur général de la coopérative. Agrial regroupe environ 13 000 agriculteurs-adhérents et 22 900 salariés.