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Laurence Annic, éleveuse (56)

« Se regrouper pour réfléchir ensemble à l’amélioration de nos pratiques »


TNC le 26/10/2021 à 14:03
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Depuis 2018, Laurence echange avec ses collegues du GIEE sur le bien-etre du troupeau mais aussi des hommes au quotidien. (©TNC)

Pour faire évoluer ses pratiques, Laurence Annic une agricultrice du Morbihan, s'est engagée dans un GIEE avec d'autres éleveuses. Ensemble, elles s'auto-évaluent, se conseillent et se forment pour améliorer le confort de leurs animaux et réduire leur pénibilité à elles au quotidien.

« On parle beaucoup de bien-être animal mais pas assez du bien-être des éleveurs », estime Laurence Annic. Cet agricultrice du Morbihan produit avec son conjoint et son beau-frère 800 000 litres de lait par an. C’est en abordant cette thématique du bien-être avec plusieurs autres éleveuses, qu’elles ont monté un GIEE. Leur objectif : anticiper la mise à jour de la charte des bonnes pratiques. « On va chez les unes et les autres pour évaluer nos façons de faire et identifier les charges mentales et physiques. »

Chez Laurence, la problématique était : le portage des seaux de lait pour les veaux. En effet, l’éleveuse doit quotidiennement emprunter la route à pieds avec des seaux pour porter le lait aux veaux logés dans un autre bâtiment. Aidée de son beau-frère, elle a conçu un taxi-lait maison pour se faciliter la tâche. Autre changement : elle est passée à une buvée/j, ce qui réduit considérablement la pénibilité.

L’éleveuse s’est aussi formée à l’écornage afin de réaliser une anesthésie locale sur ses veaux à chaque ébourgeonnage. Et elle ne compte pas s’arrêter là : « On va faire venir une éthologue prochainement au sein du GIEE pour nous donner d’autres clés en faveur du bien-être. »

Un charriot, une poubelle et un chauffe-lait : de quoi éviter à Laurence de porter les seaux de lait aux veaux. (©Laurence Annic)

Des demandes du consommateurs pas toujours réalisables

« C’est important pour nous de nous regrouper car on se conseille mutuellement, on se donne des idées, et on bénéficie aussi de l’appui d’un vétérinaire. »

Laurence pointe du doigt les demandes toujours plus exigeantes des consommateurs. « On nous demande beaucoup de choses, et souvent sans connaître le métier, mais ça n’est pas toujours réalisable en pratique, ou alors c’est hors de prix. » Elle a par exemple étudié le fait de créer un boviduc pour augmenter la surface de pâturage de son troupeau mais le coût n’est pas absorbable, pour elle, à l’heure actuelle.