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Histoires de transmission

« À qui vais-je céder mon exploitation ? »


TNC le 25/08/2022 à 18:14
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Guy Charlannes, Alexis Aurières et Gérard Brunhes ont plein de points communs : il y a quelques années, ils étaient éleveurs bovins en Auvergne-Rhône-Alpes, proches de la retraite et sans successeur. Et finalement, tous ont trouvé un repreneur et réussi à transmettre leur élevage !

Guy : « Maintenant, c’est lui le chef, plus moi ! »

Guillaume Valmier a repris l’élevage de vaches laitières de Guy Charlannes, à Jaleyrac dans le Cantal, en 2018. Mais le cédant a commencé à réfléchir à sa cession dès le début des années 2000, sachant qu’aucun de ses trois enfants ne prendrait sa suite. « Je voulais céder mon entreprise − car pour moi c’est une entreprise, insiste-t-il − à un jeune. On ne crée pas une entreprise pour la démolir à la fin, mais pour la transmettre à quelqu’un », explique-t-il dans la vidéo ci-dessous.

Justement la chambre d’agriculture le contacte pour savoir s’il souhaite s’inscrire au RDI (répertoire départ installation). Inscription faite, elle lui propose un audit de son exploitation. « Ça m’a permis de connaître ses atouts et ses points faibles. Il faut céder une structure viable. J’ai tout fait pour cela, en mettant notamment les bâtiments aux normes », met en avant l’éleveur retraité, qui a également suivi des formations pour « s’informer sur les démarches administratives » à effectuer dans le cadre de la transmission. »

Retrouvez Guy Charlannes et Guillaume Valmier dans la vidéo :

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Et qui permettent surtout de « savoir ce qu’on veut faire », ajoute-t-il avant de poursuivre : « Le RDI m’a bien aidé. C’est lui qui a trouvé le repreneur. Seul avec 60 VL et 500 000 l de lait à produire, je n’avais pas le temps de chercher. » En tout, quatre jeunes sont venus visiter la ferme. Le quatrième, Guillaume Valmier, a été le bon ! Après une enfance en grande partie passée chez ses oncles producteurs laitiers puis allaitants, suivie d’un Capa, Bepa et BPREA en apprentissage, le jeune homme a été salarié quatre ans dans plusieurs exploitations du département afin « d’acquérir l’expérience pour être patron ».

Tous les jours, en parallèle, sa conjointe regardait le RDI. Elle y repère l’élevage de Guy. « Au départ, nous étions un peu sceptiques parce que c’était un peu loin de là où on habitait. Mais l’occasion ne se représenterait peut-être pas une seconde fois, alors nous avons pris contact pour une visite, afin de vérifier que la structure convenait au projet de Guillaume », raconte-t-elle. Et pour « garantir sa viabilité avant de se lancer dans une éventuelle reprise », une étude de faisabilité est menée avec la chambre d’agriculture.

Un PE (plan d’entreprise) est réalisé afin de mettre à plat tous les chiffres pour montrer aux banques que « ça allait marcher ». Avant de « sauter le pas » toutefois, Guillaume fait trois mois de stage pour « s’habituer à l’exploitation doucement », en travaillant avec Guy et en bénéficiant de ses conseils. « On se ressemble beaucoup. Tous les deux, nous avons la fibre animale ! », se réjouit le cédant, qui continue de prendre régulièrement des nouvelles. « Je donne mon avis, mais c’est lui qui décide. Maintenant, c’est lui le chef, plus moi ! », conclut-il. « Je suis content, j’y suis arrivé ! (à transmettre sa ferme, NDLR) », lance l’ancien éleveur.

Alexis : « Je ne savais pas à qui en parler »

Producteur allaitant dans la même région, Alexis Aurières a, lui aussi, cédé son élevage et insiste, également, « étant célibataire et sans enfant », sur la nécessité d’anticiper pour se donner le temps de « la réflexion ». D’autant que, de prime abord, il « ne savait pas trop à qui s’adresser, à qui en parler ».

En discutant à droite à gauche, il est « aiguillé vers le PAIT (point accueil installation transmission). Au fil des rendez-vous avec, « on a pu mettre la machine en route et avancer petit à petit ». Comme pour Guy, la chambre d’agriculture dresse un état des lieux de la ferme. « À chaque fois que j’avais une question, je pouvais appeler le conseiller, se souvient-il. Seul, ça aurait été difficile de transmettre à un jeune, ce que je souhaitais pourtant fermement. »

Écouter son témoignage vidéo :

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Gérard : « Connaître celui qui soignerait mes bêtes »

« Comment je vais faire pour céder mon exploitation puisque je n’ai pas de successeur ? » Cette question, Gérard Brunhes se l’est posée dès l’âge de 50 ans. D’autant qu’autour de lui, il « ne voyait pas qui pourrait la reprendre » pensant que, de toute façon, elle n’intéresserait « pas grand monde ». La chambre d’agriculture s’est déplacée et a mis en évidence des points d’amélioration possibles. Charge à l’exploitant de faire le nécessaire pendant que le conseiller recherchait un repreneur potentiel sur le RDI. Et aussi surprenant que cela puisse paraître à Gérard, en 15 jours, il en a trouvé 28 ! Le futur retraité en sélectionne deux à rencontrer au sein de son élevage allaitant. 

Ayant fait son choix, il s’oriente vers un stage de parrainage, pour assurer « une transition » et « sécuriser sa transmission ». « Le choix du candidat est essentiel, je voulais voir à qui je cédais ma ferme, qui soignerait mes bêtes », confirme l’ex-exploitant. Ses successeurs, Christophe et Lionel Chanut, étaient à la recherche d’une exploitation depuis une dizaine d’années, ne pouvant pas s’installer à deux sur les 40 ha de la structure familiale. « Pendant ces huit mois aux côtés du cédant, nous avons pu observer comment il travaille et prendre quelques idées. En plus, nous avons bien calé la reprise au niveau du cheptel, du matériel, etc. pour ne pas avoir de surprise », se félicitent-ils.

Ils témoignent en vidéo :

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Source : vidéos réalisées pour la quinzaine transmission-reprise 2020 des chambres d’agriculture (région Auvergne-Rhône-Alpes).