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Organisation, communication, relations

3 clés pour qu’un salarié soit bien dans ses bottes


TNC le 16/11/2021 à 08:59
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Pierre, Vincent et Marjin sont des salariés d'élevage laitier heureux. L'un n'a « pas l'impression de travailler », l'autre apprécie la diversité des tâches qu'il effectue et le troisième « continue d'apprendre tous les jours ». Un ressenti favorisé par une organisation du travail bien huilée, une communication efficace et de bonnes relations avec leurs employeurs.

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Cliquez sur le curseur pour lancer la vidéo, publiée sur la chaîne Youtube CowForm où vous pourrez retrouver trois autres vidéos sur l’organisation du travail, la communication et les relations entre ces trois salariés et leurs employeurs.

La semaine dernière, vous faisiez la connaissance de Pierre, Vincent et Marjin, trois salariés dans des élevages bovins laitiers en France et en Belgique, dans les régions Hauts-de-France, Wallonie et Flandre. Dans une vidéo de promotion du salariat dans les exploitations laitières, réalisée dans le cadre du programme européen Cowform d’Interreg visant à alléger la charge de travail et améliorer la qualité de vie des éleveurs, ils mettaient en avant les principaux atouts de leur métier.

Dans quatre autres vidéos publiées sur la chaîne Youtube CowForm, ils reviennent plus en détail sur leurs parcours et motivations pour devenir salarié d’élevage laitier, ainsi que sur les clés de réussite que sont l’organisation du travail, la communication et les relations avec leur(s) patron(s).

Salarié en élevage laitier : pourquoi, comment ?

> Pour Pierre Couanon : « Je n’ai pas l’impression d’aller au travail »

Le jeune homme de 25 ans est salarié depuis 7 ans de Thierry Cazin, près de Boulogne-sur-Mer. « Je recherchais quelqu’un pour me seconder et me remplacer comme j’ai des responsabilités à l’extérieur de la ferme, explique Thierry. Quelqu’un de confiance qui connaisse mon élevage et le travail à faire comme moi. »

Pierre a d’abord effectué un BTS production animale en apprentissage sur l’exploitation, puis deux certificats de spécialisation, en mécanique et en élevage laitier, avant d’être embauché à temps plein. « Quand je viens ici, je n’ai pas l’impression d’aller au travail, c’est une passion !, lance-t-il. Dire que certains se plaignent d’exercer leur profession par défaut… Ce n’est pas du tout mon cas ! » Ce qui lui plaît particulièrement : « travailler avec du vivant, même si ce n’est pas toujours simple ». « Parfois, il y a des pépins, mais jamais de routine !, poursuit-il. Et quand on regarde nos résultats, c’est le fruit de notre travail, c’est valorisant. »

> Pour Vincent Piron : « Faire un peu de tout »

Près de Liège, à Waimes, Vincent travaille sur l’élevage de Laurent Hermann depuis une quinzaine d’années et y est salarié depuis cinq ans. Les choses se sont faites simplement : son père allait partir en retraite et Vincent s’est proposé. « Il a fallu quand même regarder si, financièrement, l’embauche était possible », souligne Laurent, qui « ne regrette pas » ce recrutement. « Cela permet plus de flexibilité, ajoute-t-il. Quand l’un est à la traite, l’autre peut s’occuper des vêlages. Et si j’en ai la nuit, Vincent peut commencer le travail seul le lendemain et je peux arriver un peu plus tard. » Quant à Vincent, il apprécie « faire un peu de tout : la traite, les veaux, les cultures ».

Pour Marjin Morlion : « Je continue d’apprendre tous les jours ! » 

Dans les Flandres belges, dans la région de Furnes, le jeune salarié de 28 ans a d’abord travaillé sous statut indépendant pour des agriculteurs, avant de préférer « un emploi stable ». Pour l’embaucher, quatre exploitants ont monté « une coopérative économique ». « Il a fallu clarifier nos besoins, c’est essentiel », explique l’un d’eux, Pieter, qui souhaitait « recruter un employé de confiance mais pas à temps plein ». D’ailleurs, Marjin ne regrette pas son choix : « Malgré mes études agricoles et mon expérience, je continue d’apprendre tous les jours ! » 

Les 3 principales clés de succès

L’organisation du travail

Il importe d’établir et de respecter un planning de travail, mais il faut savoir être flexible pour s’adapter aux imprévus, notamment climatiques, et aux pointes d’activité saisonnières : fenaison, ensilage, etc., résument les trois salariés. « Faut savoir faire des grosses journées quand c’est nécessaire, de toute façon, on récupère les heures quand il y a moins de travail », fait remarquer Vincent. « En général, les horaires sont relativement fixes : 8 h à 19 h dans mon cas avec une pause d’1h30 le midi, du lundi au vendredi. Je suis rarement mobilisé le week-end », témoigne Pierre. Côté congés, Marjin bénéficie « 20 jours par an comme un ouvrier classique » en Belgique. Au quotidien, les jours de travail chez chacun de ses patrons sont fixes. « Mais ils s’arrangent pour changer si besoin. »

La communication

Une bonne concertation est indispensable entre patron(s) et salarié(s), pour travailler efficacement sans qu’il y ait de double emploi, s’accordent à dire Pierre, Vincent et Marjin. Ce dernier et ses employeurs utilisent une appli qui comprend un agenda de toutes les tâches à effectuer. « Je la consulte tous les dimanches soir, comme ça quand j’arrive le lundi, je sais ce que j’ai à faire, je peux tout de suite attaquer », détaille le jeune salarié. Pour Pierre, l’organisation de la journée se décide à la traite, et après au bureau lors du café. Lui et son employeur communiquent aussi beaucoup par message. Au-delà de ces échanges davantage liés à l’organisation, éleveurs et salariés réfléchissent ensemble à la réduction de la charge de travail et de la pénibilité. Marjin et ses patrons, par exemple, ont décidé de concert de « pousser l’herbe avec le bull plutôt qu’au balai, de mettre un bac de foin dans la stabulation pour éviter les allers-retours avec la brouette, et même d’investir dans une grande mélangeuse ».

Les relations employeur(s)/salarié(s)

Les trois jeunes sont d’accord : l’entente est primordiale pour que le salariat fonctionne.  Pierre met en avant sa relation « amicale » avec son employeur. Et pour Thierry, celle-ci a évolué « d’un apport/exécution de consignes à un partage des décisions ». « On échange nos points de vue. Si on est capable de s’écouter, on peut se dire franchement les choses et ça se passe bien. » « C’est mon patron, mais c’est comme ma famille. Faut dire qu’on passe beaucoup de temps ensemble », lance Vincent. « J’suis ici comme à la maison », acquiesce Marjin. « Au début, ce n’est pas évident, on se découvre à tâtons, on ne sait pas pas trop ce qu’on peut faire ou pas, ce que l’agriculteur attend de nous », reconnaît-il.