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Service de remplacement

15 000 agents prêts à remplacer 70 000 agriculteurs


TNC le 20/09/2022 à 11:59
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Maladie, accident ou besoin de temps libre... le service de remplacement assure la continuité de l'activité de l'exploitation. (©AdobeStock)

Aux Terres de Jim, s'est tenu le premier concours national des salarié(e)s des services de remplacement. Une quarantaine d'agents de toute la France, réunis en équipes régionales, s'y sont affrontés et la Nouvelle-Aquitaine a remporté la victoire. L'occasion de rappeler le rôle de ces structures, chiffres à l'appui.

Soudure, conduite d’engins, contention d’animaux, reconnaissance de graines de différentes cultures, prise et passage de consignes, épreuve mystère sur le service de remplacement… une quarantaine de salarié(e)s de ces associations, de divers départements et de tous âges, ont relevé avec brio ces six challenges du premier concours national des agents de remplacement en agriculture. Autant de missions qu’ils pratiquent au quotidien dans le cadre de leur profession, souligne leur fédération nationale. La compétition s’est déroulée aux Terres de Jim, le rendez-vous annuel de Jeunes Agriculteurs à destination du grand public, organisé tous les ans en septembre et, cette année, sur les terres agricoles du Loiret à Outarville. Lancée en 2017 en Ariège, elle s’était étendue depuis à l’ensemble de la région Occitanie.

Le 10 septembre dernier, huit équipes régionales étaient en lice et la Nouvelle-Aquitaine est repartie avec le trophée ! Les 100 000 visiteurs présents, dont beaucoup ne sont pas du monde agricole, ont pu découvrir le service de remplacement et son rôle auprès des agriculteurs, qui peuvent ainsi s’absenter de leur exploitation quelques heures voire plusieurs jours, pour des rendez-vous perso, professionnels, suivre des formations, prendre un peu de repos, des week-ends et/ou des congés, s’occuper des enfants (notamment pour les congés maternité et paternité), s’impliquer dans les milieux associatifs, politiques… ou en cas de maladie, d’accident, de décès. Ce qui améliore la qualité de vie, c’est-à-dire « la vivabilité du métier d’agriculteur » précise la fédération nationale, réduit la charge mentale et s’avère sécurisant lorsqu’un problème survient.

Un tremplin pour s’installer ou être salarié en exploitation

Ce concours est aussi un moyen aussi de promouvoir le service de remplacement, qui fête ses 50 ans en 2022, auprès des exploitants pour les inciter à y avoir recours comme des personnes en recherche d’emploi pour qu’elles viennent y travailler, « que ce soit quelques mois, plusieurs années ou toute leur carrière, à temps plein ou partiel, en complément ou non d’une autre activité, ou encore en job étudiant »… Sachant que changer régulièrement de fermes, de productions, de systèmes, de pratiques, ainsi que d’organisation, temps et collectifs de travail, permet d’avoir un métier intéressant et diversifié, avec moins de routine et « des responsabilités ».

Et c’est une excellente façon de se faire la main, d’acquérir de l’expérience, avant de s’installer en agriculture ou de devenir salarié(e) dans une exploitation agricole ! Car les agents de remplacement développent de nombreuses compétences techniques et humaines, et surtout une très bonne réactivité, capacité à s’adapter et autonomie. Et ce ne sont pas les seuls avantages du service de remplacement, le principal étant, pour les agriculteurs et agricultrices qui l’utilisent, d’assurer la continuité de l’activité de leur exploitation. 

De nombreuses opportunités d’emploi pour des métiers variés, où l’on développe des compétences multiples.

Écouter les témoignages de salarié(e)s et agriculteurs adhérents au service de remplacement, en vidéo sur Youtube :

Pour afficher cette vidéo, veuillez accepter les cookies Youtube en cliquant ici

Depuis sept ans qu’elle est agent de remplacement, Mélissa déclare avoir évolué et pris de l’assurance. Elle conseille aux jeunes, qui vont reprendre la ferme familiale, d’aller comme elle « voir ce qui se fait ailleurs ». La jeune femme insiste enfin sur l’intérêt d’être accompagné, quand c’est possible, par les exploitants adhérents qui, eux, mettent en avant « le fait de pouvoir laisser les rênes de leur exploitation en toute sérénité » et de bénéficier de main-d’œuvre supplémentaire lors des pics d’activité.

Le service de remplacement en chiffres

  • 50 ans d’existence (créé à l’initiative des organisations professionnelles agricoles)
  • 320 associations (France métropolitaine + Île de la Réunion)
  • 70 000 adhérent(e)s chef(fe)s d’exploitation 
  • 3 000 exploitant(e)s bénévoles
  • 15 000 agents (2 500 CDI contre 350 en 2000)
  • 400 collaborateurs/collaboratrices administratif(ve)s
  • 5 millions d’heures/an

Tout agriculteur/agricultrice peut adhérer au service de remplacement, quels que soit la forme juridique de l’exploitation, les ateliers qui la compose, etc. De même, de nombreux demandeurs d’emploi peuvent postuler au poste de salarié(e)s : hommes et femmes, de tous âges et niveaux de formation (le service de remplacement en propose d’ailleurs), y compris sans diplôme. Regardons cependant de plus près le profil de ces deux publics.

Qui sont les exploitant(e)s adhérents ?

  • Statut :individuel comme Gaec
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  • Productions :bovins lait (53 %) >grandes cultures (43 %) > bovins viande (36 %)
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  • Motifs :maladie, accident, décès (40 %) > congés (30 %)
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Qui sont les agents de remplacement ?

  • Sexe : hommes (73 %) – femmes (27 %)
  • Âge :50 % de 20 à 30 ans
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  • Diplôme :Bac (33 %) – BEP/CAP (29 %)
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