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Développement durable

Une démarche RSE bien menée peut conduire à un « envol économique inespéré »


TNC le 26/12/2023 à 05:00
RSEPeri-GSEbastienMErat

Avec son entreprise Peri-G, Sébastien Mérat accompagne les entreprises dans leur démarche RSE. (© TNC)

De plus en plus d’entreprises agricoles se lancent dans ce projet qui mêle préoccupations sociales et environnementales. Les répercussions positives, en termes d’image ou financières, sont souvent au rendez-vous.

« Nous l’avons constaté sur des entreprises artisanales que nous accompagnons depuis 4 ans. Certaines ont connu un envol économique inespéré et vécu une vraie transformation grâce à une démarche RSE bien menée. Elles ont par exemple gagné de nouveaux marchés », lance Sébastien Mérat. Le directeur de Peri-G, société basée à Amiens et spécialisée dans l’accompagnement des entreprises, était invité sur le Pôle Experts du salon des ETA, organisé à Tours début décembre 2023, pour s’exprimer sur les bienfaits d’une démarche RSE.

D’abord, pour clarifier le sujet, qu’est-ce que la RSE ? C’est, selon le ministère de l’économie, « l’intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. En d’autres termes, la RSE c’est la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable ».

« Cela va devenir la norme »

En lisant cette définition, certains se disent « Mais je le fais déjà »… « Effectivement, beaucoup d’entreprises agricoles sont, sans le vouloir, engagées dans la bonne voie. Mais il faut le faire savoir au monde ! C’est un milieu où l’on ne parle pas beaucoup et où on ne s’ouvre pas toujours sur l’extérieur. La RSE, c’est avant tout du dialogue », constate Sébastien Mérat.

Bon nombre d’entreprises agricoles sont ainsi déjà étiquetées Iso 14001, sur la gestion des déchets et du recyclage. « C’est un premier pas vers la RSE, la marche suivante n’est pas énorme », assure l’expert, qui épaule déjà une douzaine d’ETA en Bretagne et une quinzaine dans les Hauts-de-France. « La question, ce n’est plus de se lancer ou non. Elles sont convaincues. Elles attendent juste le bon moment. Les inondations dans le Nord-Pas-de-Calais ont perturbé leurs plans ».

Aujourd’hui, les grandes entreprises (cotées en Bourse, de plus de 500 employés ou générant un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros) sont obligées de publier chaque année un rapport RSE. « Tôt ou tard, toutes les sociétés seront concernées. Cela va devenir la norme, pour accéder à des appels d’offres, des financements, des subventions… », pronostique Sébastien Mérat.

« Se maintenir dans la durée »

La région Occitanie a ainsi mis en place en avril 2023 l’Impact Score, pour mesurer des critères apparentés à la RSE : l’égalité hommes femmes, le recrutement inclusif, la qualité de vie au travail, une politique d’achats durables… La Nouvelle-Aquitaine a suivi le pas.

Pour une démarche RSE réussie, le dirigeant « doit donner du sens et l’impulsion ». « La principale difficulté, c’est de se maintenir dans la durée. Pour cela, il faut deux choses, vivre une aventure humaine fédératrice et de la reconnaissance », explique le directeur de Peri-G. Il faut aussi dégager une denrée rare dans les entreprises agricoles : du temps. « Il faut que ce soit le projet de l’année dans l’entreprise », tranche Sébastien Mérat.