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Diagnostic carbone en système naisseur

Les éleveurs les plus pointus techniquement émettent le moins de GES


TNC le 13/10/2021 à 14:48
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L'empreinte carbone nette d'un système naisseur bovin viande est de 11,2 g éq.CO2 par kg de PBVV. (©Pixabay)

Empreinte carbone, performance technique et productivité sont fortement liées. C’est ce qui ressort du projet Life Beef Carbon mené depuis cinq ans sur les élevages bovins viande. « Il faut améliorer la technique pour améliorer les résultats carbone », explique Josselin Andurand, de l’Idele. Il revient sur les différents leviers à actionner pour y parvenir.

Dans le cadre du projet Life Beef Carbon, 4 000 élevages bovins viande ont effectué un diagnostic carbone Cap’2ER en l’espace de cinq ans. À l’occasion du Space, Josselin Andurand, responsable de ce projet à l’institut de l’élevage, est revenu sur les résultats des systèmes naisseurs. 

Les émissions brutes de gaz à effet de serre (GES) de ces systèmes s’élèvent en moyenne à 19 kg équivalent CO2 par kilo de viande vive (dont 12,23 de CH4, 4,65 de N2O et 2,09 de CO2) pour un stockage de carbone de 7,8 kg éq.CO2 par kg de PBVV soit une empreinte carbone nette de 11,2 g éq.CO2 par kg de PBVV.

« 41 % des émissions de GES sont compensés par le stockage de carbone permis par la forte part d’herbe et les linéaires de haies de ces systèmes », explique Josselin Andurand.  

Autre enseignement : les résultats sont très variables d’une exploitation à l’autre en fonction des différences techniques. « Les éleveurs les plus techniques sont ceux qui émettent le moins et qui ont aussi une meilleure productivité. Ils utilisent moins de concentrés, moins de carburants, etc…» 

Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour baisser les émissions de gaz à effet de serre, ils auront aussi un effet sur l’EBE : 

ObjectifsSimulationEffet sur les GES net Effet sur l’EBE
Diminuer l’IVVPassage de 390 à 375 jours– 2,2 %+ 2 600 €
Réduire le délai entre dernier vêlage et abattagePassage de 340 j à 280 j– 7 %+ 5 300 €
Augmenter le taux de finitionFinition vaches de réforme– 6,7 %+ 5 800 €
Santé et croissance des jeunes animaux– 4 % de mortalité et + 100 g/j– 3 % + 2 700 €
Réduction de l’âge au premier vêlage

Passage en 30 mois double
Passage en 24 mois

Iso vêl et Iso UGB

de – 4 à – 14 %/
Autonomie alimentairePassage RGI en méteil
Prairie temporaire flore variée plus longue
– 8,9 % + 5 000 €
Amélioration du pâturage+ 20 jours de pâturage
Passage en pâturage tournant
– 2 %/
Raisonner la fertilisationOptimisation de la fertilisation minérale (- 23 uN/ha)– 3,5 %+ 1 500 €
Favoriser les légumineuses (- 43 uN/ha)– 6,5 %+ 3 000 €
Production d’énergiePhotovoltaïque
Bois énergie et litière
Méthanisation
Non mesuréNon mesuré

Le potentiel d’amélioration de l’empreinte carbone d’un élevage bovin viande est d’environ 15 %, résume Josselin Andurand. « On pourra aller plus loin ensuite si on travaille sur la génétique, sur une ration moins méthanogène ou sur des additifs… Ce sera un nouveau challenge ».