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Conclusions d'études

Des rivières françaises polluées aux détergents, insecticides


AFP le 22/10/2021 à 11:35

Des rivières françaises sont polluées par des détergents, insecticides, herbicides et médicaments, avec des impacts possibles sur les milieux naturels et la santé humaine, selon deux études communes de l'Ineris et de l'office français de la biodiversité (OFB). [Article mis à jour le 25/10/2021 à 09h41]

Les deux organismes ont évalué, en coopération avec les agences de l’eau, les concentrations de 141 contaminants organiques sur 1 600 sites sur des rivières, lacs, fleuves ou littoraux en métropole et en Outre-mer entre 2016 et 2018. Les chercheurs se sont concentrés sur des substances très émergentes comme « des surfactants, qu’on retrouve dans les détergents – shampoings, gel douche, produits de nettoyage – et des biocides qu’on retrouve dans certains cosmétiques ou des produits pour les animaux comme les colliers anti-puces, a expliqué à l’AFP Azziz Assoumani, ingénieur d’étude et de recherche à l’Ineris. « Les études ne sont pas liées à la santé humaine » car elles ne portent pas sur l’eau potable, a-t-il précisé.

Il en ressort que « la grande majorité (122) ne présentait pas de dépassement de seuils écotoxicologiques, ou de façon exceptionnelle sur un nombre limité de sites (moins de 5 % des sites) », selon un communiqué commun. Pour autant, « pour les 19 contaminants restants, des impacts chroniques ou des effets sub-létaux sur les populations aquatiques ne peuvent pas être exclus ». « Ces contaminants sont essentiellement des résidus de détergents (jusqu’à 95 % des sites avec dépassement des seuils), d’insecticides (jusque 40 %), d’herbicides (jusque 25 %) ou de médicaments (jusque 20 %) », précise le communiqué.

« Sur quelques sites très contaminés, les concentrations de certains composés (résidus de détergents ou de biocides) peuvent dépasser de 10, voire 100 fois les valeurs de seuils d’impact chronique, laissant augurer de possibles impacts aigus sur la biodiversité locale », mettent en garde l’Ineris et l’OFB.

Ces substances peuvent provenir d’usages domestiques, de l’industrie, de l’agriculture ou des transports et peuvent se retrouver dans la nature via les rejets des stations de traitement des eaux usées ou le lessivage des sols agricoles ou urbains par les pluies. Ces substances dites micropolluants « sont connues ou suspectées pour leurs effets néfastes sur la santé humaine ou sur les écosystèmes à très faible concentrations », selon le communiqué.