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Plateforme Culture Champs (41)

« L’impact des ray-grass et vulpins sur le rendement peut être considérable »


TNC le 21/06/2022 à 08:05
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Pour gérer les solutions de désherbage, il est important d'alterner les modes d'action. (©TNC)

Le vulpin et le ray-grass sont deux des adventices les plus problématiques en France aujourd'hui sur céréales à paille. Quels sont les moyens de lutte actuels ? Quelles stratégies et quelles perspectives ? On fait le point avec Audrey Ossard, chef de marché herbicides céréales chez Bayer, sur la plateforme d'essais Culture Champs.

Parmi les différentes problématiques travaillées sur la plateforme Culture Champs de Bayer, située à Roches dans le Loir-et-Cher, figure la gestion des vulpins et ray-grass sur céréales à paille. 

« L’impact de ces adventices sur le rendement peut être considérable : cela peut aller, suivant les années et les parcelles, jusque 20 à 30 q/ha de perte entre les témoins et les différentes stratégies de désherbage », note Audrey Ossard, chef de marché herbicides céréales chez Bayer. 

Une stratégie au cas par cas

Selon l’experte, la gestion des adventices doit être envisagée au cas par cas car de multiples paramètres entrent en jeu : « on adapte la stratégie à chaque parcelle. » Quand on parle d’infestation d’adventices, « il est important, d’abord, de savoir de quel seuil de nuisibilité on part. Et aussi, est-ce que la parcelle peut encore recevoir des solutions chimiques de désherbage de printemps ? On voit, dans les essais, que les stratégies double automne ne sont pas forcément les plus efficaces… ».

« On voit de plus en plus d’agriculteurs suivre ces stratégies, mais si on veut gérer durablement les solutions d’automne, il est important de bien respecter les doses des produits. Augmenter la dose de flufenacet n’améliore pas son niveau d’efficacité. Et d’alterner les modes d’action :quand les solutions de printemps sont faisables, utilisons-les ! », explique Audrey Ossard.

Pour cela, Bayer propose le diagnostic Herbisecur, qui permet de faire un état des lieux de la sensibilité des ray-grass et vulpins de la parcelle aux deux grandes familles d’herbicides de printemps (ALS et ACCase). L’agriculteur prélève des plantules et les envoie au laboratoire selon le protocole décrit, ce qui permet « d’identifier le ou les mode(s) d’action concerné(s), le type de résistance présent et d’évaluer son degré. Sous 3 à 4 semaines, l’agriculteur reçoit un rapport détaillé, qui lui permet d’identifier les leviers agronomiques à mettre en place pour sécuriser durablement son désherbage ». À côté d’HerbiSecur, la firme met également en avant son outil Opti’Drain, mis en place pour « positionner en toute sécurité les traitements herbicides d’automne sur parcelles drainées ».

Un ensemble de leviers à combiner 

Sur la plateforme Culture Champs, les équipes testent également différents leviers agronomiques pour réduire les niveaux d’infestation de ray-grass et vulpins. Le décalage de la date de semis, les faux-semis ou le labour ont permis, par exemple, de réduire de plus de 60 % les populations de vulpins par rapport aux témoins. Les résultats tournent plutôt autour de – 50 % pour le désherbage mécanique (passage de herse étrille au stade filament) et – 20 % pour le couvert de féveroles…

« Là encore, il n’y a pas de réponse toute faite, cela va dépendre des parcelles », précise Audrey Ossard. Mais c’est en combinant les différents leviers, agronomie et chimie, que la firme obtient les meilleurs résultats d’efficacité dans ses essais. Sans oublier les outils et services qui peuvent accompagner les agriculteurs dans leur décisions. 

Côté économique, « tout va dépendre de la stratégie qu’on va mettre en place. Il n’y a déjà pas le même coût entre des solutions utilisées en automne ou celles employées au printemps. Ensuite, certains agriculteurs ont besoin de faire un simple passage à l’automne, d’autres deux…  Pour les essais réalisés sur Roches cette année, c’est la stratégie automne, puis reprise au printemps qui ressort comme la plus efficace et la plus durable. En termes de coût, elle peut être moins onéreuse qu’un double passage à l’automne ». La firme a profité de ses visites d’essais Culture Champs pour annoncer également l’arrivée prévue pour l’automne 2024 d’une nouvelle solution de désherbage sur orge.