Visite d’une stabulation photovoltaïque en litière malaxée

En vidéo, la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire présente un nouveau bâtiment d’élevage alliant bien-être animal et production d’énergie. Sa particularité ? Une partie en litière malaxée composée de copeaux de bois, ainsi que l’installation d’un chien électrique permettant de guider les vaches vers l’aire raclée.

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Chez Didier Bonnet, éleveur au Gaec des Pradoux en Loire-Atlantique, le nouveau bâtiment a apporté du confort aux vaches comme aux éleveurs. Il faut dire qu’avec 90 vaches sur une stabulation prévue pour 45, tout le monde était un peu à l’étroit. « Avec l’installation de mon fils, nous sommes montés en vaches laitières, et le bâtiment n’était plus adapté », explique l’éleveur. D’autant que les vaches n’étaient pas les seules impactées. Avec une salle de traite 2×4, pas moins de 3h30 étaient nécessaires pour traire l’intégralité du troupeau. Aujourd’hui avec une 2×10 TPA, « la traite est faite en 55 minutes pour 100 vaches ».

D’abord parti sur un bâtiment acier, en système logette sur fosse, l’éleveur s’est vite ravisé. Tout d’abord sur les matériaux utilisés. « Nous étions déjà sur une charpente métallique, donc nous pensions faire la même chose, mais la hausse du prix de la ferraille au début de la guerre en Ukraine nous a fait changer nos plans », détaille Didier. L’agriculteur a dont opté pour le bois, sans regrets. « On trouve cela agréable ».

Une litière malaxée en copeaux

Le système de logette sur fosse a également été remis en cause. Tout d’abord pour une question de prix, mais aussi pour des raisons pratiques. « Je n’avais pas envie de gérer un trop gros volume de lisier. C’est beaucoup de logistique à épandre, surtout s’il faut faire quelques kilomètres ». Les fosses ont donc laissé place à une aire raclée derrière la table d’alimentation, précédée par une aire en litière malaxée, remplie de copeaux de bois. « Le racleur à corde passe cinq fois par jour et pousse le lisier. On n’a rien à faire », explique Didier. Sur l’aire paillée, l’éleveur passe deux fois par jour au vibroculteur dans les copeaux. Une manière de mélanger les bouses avec le bois.

Pour permettre le passage du tracteur, un chien électrique fait lever les vaches quatre fois par jour et les emmène vers l’aire raclée. « Ça permet de concentrer les bouses sur l’aire raclée, mais aussi de les forcer à aller à l’auge », remarque l’agriculteur.

La construction du bâtiment a également permis la création d’un box de vêlage, de deux boxes d’isolement ainsi que d’une case pour les vaches en chaleur. Une manière d’isoler les bâtiments qui en ont besoin et de garder l’aire paillée propre et calme.

La stabulation est pensée pour affronter les étés chauds. Les pans Nord, Sud et Est sont soit ouverts, soit simplement recouverts de rideaux qu’il est possible d’ouvrir pour bénéficier d’un courant d’air.

L’ensemble des installations a permis d’améliorer le bien-être au sein de son élevage, mais aussi la production. « On se rend compte que les vaches sont mieux car elles ont quitté l’ancien bâtiment à 26 kg de lait, et sont à 32,5 kg dans le nouveau à ration identique ».

Une toiture photovoltaïque

Mais ce qui fait aussi la spécificité du bâtiment de Didier, c’est sa réflexion autour de la production et de la consommation d’énergie. Le bâtiment a, entre autres, été pensé autour du photovoltaïque et est pour partie la propriété d’Energie de la Loire. « Nous avons un bail emphytéotique », résume l’éleveur. L’entreprise a quant à elle réussi à implanter des panneaux sur les 108 m de long du bâtiment, sur 22 m de large, sur les faces Nord, comme Sud.

Les panneaux n’ont pas empêché l’éleveur de travailler sur la conception de la toiture. « J’ai fait ajouter une casquette sur la partie Nord pour couper la pluie, car l’aire paillée vient en bordure de bâtiment », décrit l’agriculteur. Une manière également d’apporter de l’ombre au troupeau.

Le Gaec mise également sur une faible consommation en énergie sur le bâtiment. Un prérefroidisseur a été installé en salle de traite. « Le lait arrive plus froid qu’auparavant dans le tank ». La laiterie va également faire installer un tank spécial, conçu pour récupérer la chaleur générée par le prérefroidisseur pour alimenter un chauffe-eau.

Des économies sont également réalisées sur l’éclairage. Fini les néons, place aux spots à Led qui consomment moins d’énergie. « On peut même varier l’intensité de l’éclairage pour avoir une lumière plus ou moins douce ».