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Santé animale

Vêlage et post-partum : attention santé fragile !


TNC le 12/07/2021 à 06:02
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Le vêlage est une période clé dans la vie d’une vache mais c’est aussi un moment où l’animal est particulièrement fragile. Tour d’horizon des problèmes les plus fréquents et des pistes d’amélioration pour un troupeau en pleine forme.

Fragilité suite à la mise bas, le début de la lactation, le changement de ration et d’environnement : la période autour du vêlage cristallise bon nombre de problèmes de santé que rencontre une vache.

Beaucoup d’entre eux se jouent pendant le tarissement, où la vache doit recevoir une ration équilibrée, pour être en état mais pas trop. L’idéal est une note d’état corporel entre 3 et 3,25. La complémentation minérale est aussi importante. Elle doit être adaptée à la composition exacte des fourrages distribués. Quelques jours avant le vêlage, l’appétit diminue. « Il faut alors favoriser l’ingestion, par un fourrage de qualité, renouvelé très régulièrement », conseille Yannick Saillard, vétérinaire BCEL Ouest.

Liste (non exhaustive) des pathologies fréquentes autour du vêlage :

La dystocie

C’est un vêlage qui nécessite une assistance, qui peut aller de la simple extraction du veau à la césarienne. C’est le cas quand celui-ci est trop volumineux par rapport au bassin de la vache. Un vêlage difficile a des impacts sur la santé du veau comme sur l’intégrité utérine. Il augmente aussi les risques de boiteries, les problèmes de bassin en cas de lésions nerveuses ou musculaires.

N’oubliez pas : l’alimentation de la vache joue sur le poids du veau.

Voies d’amélioration : le critère « facilité de naissance » est important dans la sélection de ses génisses de renouvellement et dans le choix du taureau. « Ce dernier dépend aussi de la taille du veau, souligne Jérôme Caudrillier, vétérinaire chez Evolution. 80 % du poids est pris sur le dernier trimestre de gestation. L’alimentation de la vache joue sur le poids du veau. » Si la ration est trop riche, ce sera double peine, avec une vache qui dépose du gras et un veau plus lourd.

La fièvre de lait ou hypocalcémie

On remarque surtout la forme clinique de la fièvre de lait, avec une vache couchée. Mais, l’hypocalcémie subclinique est aussi pénalisante. « C’est la forme la plus fréquente », prévient Thomas Aubineau, vétérinaire au GDS Bretagne. Comme le calcium intervient pour les contractions musculaires, une hypocalcémie subclinique suffit à ce qu’un vêlage se passe mal. « Il y a moins de contractions utérines donc plus de risques qu’il soit long, avec des problèmes de délivrance », prévient Jérôme Caudrillier. Même à un niveau subclinique, une fièvre de lait fragilise la réponse immunitaire.

Apporter du calcium supplémentaire pendant et après le vêlage.

Voies d’amélioration : l’hypocalcémie touche plus les vaches au rang de lactation élevé. Il peut être intéressant de leur apporter du calcium en prévention au vêlage puis le lendemain. À l’échelle du troupeau, il faut veiller au bon équilibre des apports en minéraux (calcium, phosphore et magnésium) en suivant le Baca, qui traduit l’équilibre les minéraux majeurs. Ce « bilan alimentation cations anions », doit être négatif, pour que la vache arrive à bien mobiliser son calcium.

La non-délivrance/métrite

Des difficultés dans l’expulsion totale du placenta peuvent être la conséquence d’un vêlage difficile ou d’une hypocalcémie. « Plus on intervient, plus il y a de risque de métrite, par des déchirures et une introduction de germes », prévient Jérôme Caudrillier. Un avortement dû à une maladie infectieuse augmente les risques de non-délivrance. De même qu’un retard de l’involution utérine. Il faut couper ce qui dépasse mais surtout ne pas tirer pour ne pas provoquer de déchirure. La température doit être vérifiée tous les jours pendant une semaine. Une hausse indiquera une infection et la nécessité d’une consultation.

Couper ce qui dépasse mais surtout ne pas tirer sur la délivrance.

Voies d’amélioration : l’hygiène au vêlage est primordiale. La prévention de l’hypocalcémie joue sur la qualité des délivrances. « D’une façon générale, il faut détecter et prévenir les maladies abortives », conseille Thomas Aubineau.

Acétonémie ou cétose

L’acétonémie, aussi appelée cétose, est un déficit de sucres en début de lactation quand les besoins sont supérieurs aux apports. Les symptômes vont d’une vache qui mange peu, produit moins, sans hyperthermie pour la forme subclinique, jusqu’à des troubles neurologiques sévères, causés par la présence de corps cétoniques toxiques. L’acétonémie perturbe la réponse immunitaire. Même sous sa forme subclinique, elle augmente le risque de mammites et de métrites. Sont plus à risques les plus vieilles vaches et les plus fortes productrices après un vêlage difficile, les vaches trop grasses.

Voies d’amélioration : en prévention, on peut donner aux vaches à risque un hépatoprotecteur en fin de tarissement ou après le vêlage pour renforcer le foie. L’équilibre de la ration et les apports minéraux pendant le tarissement sont primordiaux.

Les mammites colibacillaires

Ce sont les formes les plus graves des mammites, qui peuvent aller d’un animal apathique jusqu’à la mort. Le lait ressemble à de la bière car les bactéries produisent des toxines qui inhibent la production de lait. Ces mammites sont plus fréquentes en début de lactation, du fait de la baisse d’immunité et de contaminations par ces bactéries d’environnement, qui peuvent entrer par les sphincters qui s’ouvrent juste avant le vêlage.

Vous maitrisez l’hygiène de traite mais aussi celle des vaches taries ?

Voies d’amélioration : être particulièrement rigoureux sur l’hygiène du logement des vaches taries et du lieu de vêlage.

Le déplacement de caillette

Le déplacement de caillette arrive quand, suite à une baisse d’ingestion, la panse n’est pas assez remplie et la caillette, pas suffisamment maintenue, se déplace. Il faudra la remettre en place par un acte chirurgical. Ce trouble se caractérise par une chute brutale de la production et une diminution, voire une absence, de rumination.

Voies d’amélioration : ce problème suit souvent d’autres ennuis de santé, comme une maladie métabolique, qui ont perturbé l’appétit. Sur la fin de la gestation, la ration doit être suffisamment encombrante.