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Couverts avant maïs fourrage

Une destruction avant le 15 mars pour éviter de pénaliser le maïs qui suit


TNC le 25/02/2021 à 15:07
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Les couverts végétaux implantés dans une interculture d'hiver fournissent de nombreux avantages agronomiques et environnement, rappelle Michel Moquet, ingénieur régional Arvalis. Ils jouent notamment un rôle de piège à nitrates et protègent le sol vis-à-vis de l'érosion. Si les épisodes de gel n'ont pas suffit dans votre secteur, il est recommandé de détruire ces couverts avant le 15 mars afin d'éviter de pénaliser le maïs qui suit.

« Plus que les espèces ou les familles d’espèces qui composent un couvert d’ interculture, c’est la quantité d’azote de leurs résidus et leur rapport C/N (rapport entre leur teneur en carbone et leur teneur en azote) qui déterminent leur effet fertilisant, et donc la fourniture d’azote à la culture suivante », rappellent les experts Arvalis-Institut du végétal.

Une trentaine d’unités d’N pour la culture avec des couverts comportant des légumineuses

« Les couverts ne comprenant pas de légumineuses (graminées, composées, phacélie, …) présentent des valeurs C/N élevées (> 20) en particulier s’ils sont détruits tardivement. Ils ont donc un faible potentiel de minéralisation de l’azote contenu dans leurs résidus lignifiés. […] En revanche, les couverts contenant une proportion significative de légumineuses présentent un C/N plus faible, y compris à des stades de destruction plus tardifs, donc l’azote contenu dans leurs résidus est plus rapidement minéralisé et disponible pour la culture suivante. Ainsi, un couvert d’association comportant des légumineuses pourra restituer en moyenne une trentaine d’unités d’azote à la culture suivante. Pour le calcul de la dose d’azote à apporter sur maïs, dans la méthode du bilan, cet effet fertilisation est pris en compte par deux postes : le reliquat avant implantation (Ri) et la minéralisation des résidus du couvert enfoui (MrCI) ».

La quantité d’azote fournie à la culture suivante peut être estimée par une mesure de la biomasse du couvert avant sa destruction : voir la méthode Merci.

Le 15 mars : une « bonne date repère »

Pour espérer une destruction totale des couverts végétaux implantés en interculture d’hiver, « il faut des températures de – 5 à – 10°C,  indique Michel Moquet. Si ce n’est pas le cas, il faut alors envisager une intervention mécanique.  […] Quelque soit la technique utilisée, elle devra permettre une bonne implantation du maïs qui va suivre, ceci en évitant les effets négatifs qui pourraient être liés à une destruction trop tardive ». Selon l’expert, « le 15 mars est une bonne date repère, pour que tous les couverts soient détruits. Ce sont surtout les conditions de ressuyage qui vont être déterminantes ». 

Le broyage représente « l’opération la moins difficile à mettre en œuvre lorsque le sol n’est pas encore très bien ressuyé et en l’absence de forte gelée, mais attention aux risques de compaction d’une partie de la surface du sol », avertit l’institut technique. « Un travail superficiel du sol convient également, en sol bien ressuyé. Une humidité trop élevée lors du passage peut avoir des conséquences sur l’implantation du maïs qui suit, notamment en itinéraire sans labour (mottes, lissages…). En cas de labour, l’intervention doit être réalisée peu de temps avant le semis du maïs. Au préalable, il est nécessaire de détruire la culture intermédiaire, si possible avant mi-mars, avec un passage d’outil (broyeur, déchaumeur…) ».

« Vigilance avec les couverts exploités en dérobés »

Certains éleveurs choisissent d’ exploiter leurs couverts en fourrage, « le plus souvent, un ray-grass d’Italie associé ou non à une légumineuse et qui sera ensilé ou enrubanné ». Cela représente un stock fourrager supplémentaire, qui pourra venir compléter la ration des bovins en fin d’été ou au courant de l’hiver. Pour les équipes Arvalis, il est important de récolter ces cultures fourragères de manière précoce « car la valeur alimentaire de l’herbe diminue nettement au-delà du stade début épiaison des graminées ».

« De plus, une récolte précoce limite l’assèchement du sol, préjudiciable au maïs qui suit. Par ailleurs, ces couverts exploités en fourrage exportent des quantités non négligeables d’éléments minéraux. Il conviendra de bien adapter la fertilisation afin d’éviter toutes carences (azote, voire potassium) sur le maïs suivant. Le chantier de récolte mettant en œuvre des engins lourds, de bonnes conditions sont donc primordiales pour préserver la structure du sol et la capacité d’enracinement du maïs.  »

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