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Charte des bonnes pratiques

T. Bertot, éleveur laitier (27) a testé l’audit Boviwell de bien-être animal


TNC le 12/09/2022 à 10:04
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Les points à améliorer identifiés par l'audit chez Thierry Bertot sont : les glissades et le nombre de pertes animales (liées en partie aux glissades). (©Boviwell)

L'audit Boviwell a permis à Thierry Bertot d'identifier quelques points d'amélioration pour le bien-être de son troupeau. Intégrée à la charte des bonnes pratiques, cette évaluation est plutôt un « outil de communication à partager au grand public », explique l'éleveur.

Thierry Bertot est installé avec son frère sur la commune de Renneville dans l’Eure (27). Ensemble, ils élèvent 90 vaches laitières sur 164 ha de SAU. « Le bâtiment des vaches a été refait en 1997 avec la mise aux normes. On a simplement rénové l’installation de traite il y a deux ans pour améliorer le confort [2×8 postes en TPA GEA], mais sinon notre volonté est d’optimiser l’outil existant et gagner en qualité de vie. » Et les deux frères sont heureux de voir leurs enfants intéressés à leur tour par l’exploitation ; la relève est assurée !

Anticiper plutôt que subir

En 2020, Sodiaal leur propose de passer l’audit Boviwell. Initié par les interprofessions lait et viande, l’outil évalue le bien-être animal de l’élevage en suivant les cinq libertés fondamentales de l’animal. Boviwell substitut en fait le volet « bien-être animal » de la charte des bonnes pratiques d’élevage mise à jour cette année.

« On a toujours préféré anticiper plutôt que subir donc nous étions volontaires pour faire cette démarche », explique Thierry. Et finalement, tous les indicateurs étaient au vert. « Il n’y avait pas beaucoup de marge de progrès et ça parait logique. Nous éleveurs, on est les premiers à être mal à l’aise si on a des animaux qui ne vont pas bien. »

Un regard extérieur sur l’élevage

L’éleveur n’a pas perçu cela comme une contrainte, mais plutôt comme une force : « C’est un outil de communication. Aujourd’hui alors que l’élevage est attaqué sur le bien-être animal, on a des chiffres pour prouver qu’on travaille bien. » Thierry aime comparer ses résultats pour avancer ; il a notamment déjà fait plusieurs audits Cap2ER.

Le conseiller apporte également un regard extérieur sur l’élevage. Thierry avait déjà remarqué que ses bétons étaient devenus glissants et c’est ce qu’a confirmé l’audit. « Le compte rendu nous a décidés : on a opté pour une scarification. Depuis, on a beaucoup moins de vaches accidentées. » Par ailleurs, François Toch, conseiller Sodiaal, confie : « Chez la plupart des éleveurs audités, c’est sur le nombre de points d’eau que le logiciel nous alerte. Les éleveurs ne s’en rendent pas forcément compte mais dès qu’ils améliorent ce point, ils voient leur taux cellulaire diminuer ou le volume de lait augmenter un peu. »

Le conseiller observe l’état des animaux, leur comportement et leurs déplacements. (©TNC)

En 2025, 100 % des éleveurs Sodiaal sous Boviwell

Aujourd’hui, 30 % des éleveurs Sodiaal ont passé l’audit Boviwell, et l’objectif est d’arriver à 100 % d’ici 2025. « Ça se fera naturellement puisqu’il est intégré à la charte des bonnes pratiques qui doit être revalidée tous les trois ans », assure le conseiller.

Sur les 3 000 premiers audits Boviwell réalisés, le bilan est plus que positif : 73 % des troupeaux sont classés « excellents » ou « supérieurs », 24 % sont en progression (avec certains points à améliorer comme le plus souvent l’abreuvement et la prise en charge de la douleur au cours de l’ébourgeonnage), et 4 % sont non classés (c’est-à-dire qu’ils affichent un résultat trop bas et se retrouvent dans une démarche de progrès avec un délai pour améliorer leurs résultats).

Est-ce que Boviwell peut devenir à terme un critère de paiement du lait ? Non, répond la coopérative laitière. L’évaluation est pour l’instant intégrée (comme la charte des bonnes pratiques) à la démarche « La route du lait » qui assure un supplément de + 3 €/1 000 l aux éleveurs.