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Gestion des effluents d'élevage

Rappel des conditions de stockage et d’épandage 


TNC le 30/01/2020 à 06:03
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Plan prévisionnel d'épandage, calendrier d'apports, zones vulnérables, azote efficace, distances minimales... avant de stocker ou d'épandre les effluents d'élevage au champ, des règles existent. Beaucoup de contraintes qu'il vaut mieux respecter pour ne pas déraper. La chambre d'agriculture de la Somme a rappelé l'essentiel des règles en vigueur aux éleveurs ayant participé à sa journée élevage.

Les épandages de fumier et de lisier sont soumis à certaines obligations réglementaires, qui peuvent varier d’une région à l’autre. La Chambre d’agriculture de la Somme est revenue sur la réglementation concernant les Hauts-de-France lors de sa journée élevage.

Pour les exploitations agricoles classées en ICPE (Installation Classée Pour l’Environnement), le plan d’épandage est obligatoire. Pour celles installées en zone vulnérable, l’éleveur doit se conformer à quelques règles :

  • tenir à jour son cahier d’épandage,
  • raisonner sa fertilisation via son plan prévisionnel de fumure azotée,
  • respecter les consignes de stockage, d’épandage et de calendrier d’apports.

Sans oublier les distances minimales à respecter côté épandage et stockage.

Pas plus de 70 kg d’azote efficace sur les Cipan ou les dérobées

Sur les Cipan (cultures intermédiaires piège à nitrates) ou les cultures dérobées, l’apport ne peut pas excéder 70 kg d’azote organique, efficace pendant la période de végétation de la Cipan, par hectare (quel que soit le produit). Pour calculer cette valeur, chaque catégorie d’effluent bénéficie d’un coefficient.

Selon le produit, le coefficient modifie la quantité d’azote efficace épandue. (©TNC)

Par exemple, si vous épandez 30 t/ha de fumier très pailleux contenant 6,6 kg N/t, la dose d’azote efficace correspond à 198 kg/ha x 0,05, soit 10 kg/ha. Dans le cas d’un lisier à 2,2 kg/t, l’apport est de 132 kg/ha de N x 0,5, soit 66 kg/ha d’azote efficace pour la culture.

À souligner aussi que les apports ne sont possibles que sur les Cipan à développement rapide : avoine fourragère diploïde, phacélie, navette, seigle, moutarde, colza d’hiver, radis fourrage et anti-nématodes, trèfle d’Alexandrie et vesce de printemps (seules ou en mélange entre espèces de la liste).

Épandage interdit à moins de 100 m d’un cours d’eau

L’épandage est interdit en zones vulnérables à moins de 100 m d’un cours d’eau lorsque la pente est supérieure à :

  • 10 % pour les fertilisants azotés liquides
  • 15 % pour les autres fertilisants

Cependant, les apports organiques sont toutefois autorisés dès lors qu’une bande enherbé ou boisée, pérenne, continue et non fertilisée d’une largeur minimale de 5 m, est présente en bordure de cours d’eau. Dans ce cas, les distances à respecter vis-à-vis des berges sont celles définies dans le tableau ci-dessous :

Le tableau ci-dessus rappelle les distances d’épandage minimales à respecter vis-à-vis des berges de cours d’eau. (©TNC)

Question stockage au champ, la capacité minimale en zone vulnérable varie selon le type d’effluent et de l’espèce animale.

(*) Exploitations situées sur les petites régions agricoles de la Thiérache (02-59), du Hainaut (59), du Pays de Bray (60) et du Boulonnais (62). (©TNC)

Les valeurs précédentes ne s’appliquent pas aux fumiers pailleux étant restés deux mois sous les animaux (ou en fumière), ni aux effluents ayant fait l’objet d’un traitement ou transfert.

2,5 m de haut maxi sans revenir au même endroit avant 3 ans

Côté fumier, les règles sont communes à tous, selon leur nature. Par exemple, les fumiers compacts non susceptibles d’écoulement doivent se maintenir en tas. La réglementation interdit le mélange de produits. Le volume du dépôt doit être adapté à la fertilisation des parcelles réceptrices. Point de vue stockage, les tas doivent être continus et leur durée d’entreposage ne doit pas excéder neuf mois.

À préciser que le même emplacement ne peut pas être réutilisé avant 3 ans. Dernière condition : les tas ne doivent pas être présents au champ entre le 15 novembre et le 15 janvier (sauf si le dépôt est stocké sur une prairie ou sur un lit de matériau absorbant (paille ou couverture de tas) d’au moins 10 cm d’épaisseur.

Les dépôts de fumier dont la durée de stockage dépasse dix jours sont possibles seulement s’ils sont situés sur une prairie ou si la culture est en place depuis plus de deux mois. Dans ce cas, le produit doit être disposé sur environ 10 cm de matériau absorbant de type paille. Enfin, la hauteur des tas ne doit pas dépasser 2,5 m.

Pensez aux distances minimales

Des règles existent également en termes de distance entre le dépôt et :

  • les routes et voies publiques de communication : 5 m
  • les puits, forages, sources hors AEP : 35 m
  • les berges des cours d’eau et plans d’eau : 35 m
  • les lieux de baignade : 200 m
  • les tiers (habitations, lieux publics…) : la distance varie selon les départements et qu’il soit ou non classé ICPE ou RSD (réglement sanitaire départemental).
  • les zones conchylicoles et piscicoles : 500 m en amont
  • le périmètre de protection rapprochée des captages d’alimentation en eau potable, les zones inondables, d’infiltration préférentielles ou interdites : aucun dépôt n’est autorisé.

N.B : Source : données de la chambre d’agriculture de la Somme