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Clôture

Oubliez le barbelé qui vous donnait du fil à retordre et passez à l’électrique


Alimentation et fourrages le 19/03/2018 à 06:00
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Entre un barbelé et une clôture électrique, beaucoup d'éleveurs hésitent encore. Pourtant, le barrage électrifié semble être plus économe en temps et en argent tout en étant sécurisant pour les animaux. Explications de deux experts : l'entreprise Patura et un éleveur laitier plus que convaincu.

Pour les éleveurs dont les animaux pâturent, la clôture est un poste important. Celle-ci doit être solide, ne présenter aucun risque pour les animaux et durer dans le temps. Dans les campagnes, les hésitations perdurent encore entre l’électrique et le barbelé. Ce dernier semble pourtant connaître ses dernières heures de gloire (autrement dit, son existence ne tient plus qu’à un fil !).

« Une clôture électrifiée coûte deux à trois fois moins cher qu’un barbelé » : c’est ce qu’affirme Philippe Jolivet, commercial chez Patura, entreprise spécialisée dans le matériel de clôture électrique. Avec plus de 15 000 km de clôture à son actif, Philippe sait de quoi il parle. Selon lui, la première économie concerne l’achat du matériel : « En allaitants par exemple, on préconise 5 rangs de fils barbelés, tandis qu’il suffit de 2 rangs pour un barrage électrifié. Rien qu’au mètre, le fil lisse coûte moins cher qu’un barbelé. » Concernant les poteaux, le discours est le même : « En barbelés, il faut un poteau tous les 2,50 m alors qu’en électrique, il suffit d’un poteau tous les 15 m. »

La pose est alors plus rapide, à condition de détenir quelques astuces ! « On propose toujours à l’éleveur de l’aider pour sa première installation de clôture électrique, explique le commercial. Il y a quelques petits « trucs » à connaître pour être plus rapide et efficace comme les nœuds ou la façon de dérouler le fil. » D’ailleurs, les différentes étapes de l’installation sont : la mise en place des piquets (en bois pour une clôture permanente et en fibre ou plastique pour de la clôture évolutive, dans le cadre d’un pâturage dynamique), l’installation des isolateurs de piquets et de traction puis la pose du fil et des ressorts de tension.

« Les animaux voient le barbelé comme une barrière figée sur laquelle on peut s’appuyer ; la preuve en est lorsqu’on les voit se gratter contre, observe le professionnel. La clôture électrique est plutôt une barrière psychologique : les animaux comprennent très vite qu’ils prendront une décharge s’ils s’y frottent. » Les risques de casse sont aussi moins fréquents : « Un arbre qui tombe sur un barrage barbelé va le casser, contrairement au fil simple qui ne fera que se détendre et toucher le sol, puisque sa tension est réglée de cette façon. »

Dans 70 à 80 % des cas de dysfonctionnement d’une clôture électrique, le problème vient de la prise de terre.Selon Philippe Jolivet, une bonne clôture électrique dépend de trois facteurs : l’électrificateur (dont la puissance dépend de la distance à électrifier, la catégorie d’animaux à garder et la présence ou non de végétation en contact avec le fil), la conductibilité (qui n’est correct qu’avec de bons fils, de bons isolateurs et un bon montage global) et la prise de terre qui retourne le courant s’échappant dans le sol au système électrique. Ce dernier aspect, souvent oublié, est pourtant primordial afin d’assurer une puissance électrique suffisante. « Lorsque les éleveurs me contactent pour un dysfonctionnement électrique de leurs clôtures, dans 70 à 80 % des cas, il s’agit d’un problème de prise de terre, témoigne Philippe. Pour une même installation, on peut mesurer jusqu’à 2 000 V d’écart entre une bonne et une mauvaise prise de terre. »

Concernant la durée de vie du matériel, le seul facteur limitant pourrait être les poteaux en bois même s’ils sont normalement étudiés pour durer suffisamment longtemps. Le commercial assure d’ailleurs : « Généralement, les clôtures installées durent au minimum toute la carrière de l’éleveur, c’est donc un investissement à ne pas négliger. » Pour en apprendre davantage sur la clôture électrifiée, Patura anime des formations. Celles-ci sont ouvertes à tous les éleveurs qu’ils aient l’intention ou non d’investir dans le matériel de la marque. Pour connaître les dates, Philippe conseille aux éleveurs de se rapprocher des commerciaux ou des chambres d’agriculture de leur région.

Denis Mousset, qui nous avait déjà ouvert les portes de son exploitation dans le cadre d’un reportage sur sa salle de traite Multilactor, a lui-même troqué ses anciens barbelés pour une clôture électrifiée de la marque Patura. Il a alors suivi une formation et installé 12 km de fils (pour un investissement global de 8 000 €). « Avant la mise à l’herbe, je fais chaque année un tour des enclos pour vérifier que tout est en ordre et réparer les éventuelles casses, explique l’éleveur, mais depuis que je suis passé à l’électrique, je ne fais que me promener puisqu’il n’y a plus rien à faire, se réjouit-il. » Denis est plus que satisfait de ce changement, il est d’ailleurs devenu un véritable ambassadeur de la marque. À tel point qu’il a créé une société pour revendre et installer ces fameuses clôtures chez les agriculteurs de son coin.