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Santé animale

Les mouches en élevage : quel impact sur le troupeau ?


TNC le 12/10/2020 à 06:02
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Elles gênent non seulement les vaches par leurs piqûres, mais peuvent aussi leur transmettre des maladies. Les mouches sont un vrai fléau en élevage bovin. Le vétérinaire Richard Hack nous éclaire sur leurs conséquences et les bonnes façon de s'en débarrasser.

Dans le cadre du Space virtuel, la sociéité Elanco organisait une conférence sur l’impact des mouches en élevage laitier. Richard Hack, un vétérinaire américain spécialisé dans l’étude des insectes expliquait : « On connaît les mouches domestiques, et celles des étables et ce ne sont pas les mêmes. Les mouches des étables piquent et se nourrissent de sang, plusieurs fois par jour, tandis que les mouches domestiques vomissent ou défèquent sur les surfaces pour se nourrir. »

On imagine donc bien que ces insectes ont un réel impact sur la santé et le bien-être des animaux.

Les mouches perturbent le comportement et la production laitière

Elles créent de vraies nuisances dans le troupeau. En effet, pour s’en débarrasser, les vaches vont se coller les unes aux autres afin de tenter de créer un effet ventilateur commun avec leurs queues. Et ce comportement pose problème, comme l’explique l’expert : « En s’entassant ainsi, elles sont en stress thermique. Elles mangent moins et passent alors bien trop de temps à tenter de se débarrasser des mouches. »

Aux États-Unis, les études ont montré une perte moyenne de – 139 kg de lait/vache/an et de – 6 kg de poids vif pour les veaux. « Les pertes pour le secteur laitier américain sont estimées à 360 millions de dollars par an à cause des mouches et de leur impact sur la production. »

Une transmission accrue des maladies aux animaux et aux hommes

Si les mouches des étables piquent et gênent les animaux, les mouches domestiques quant à elles sont surtout vectrices de maladies. « Elles peuvent notamment transmettre des pathogènes responsables de mammites, mais augmentent aussi la charge bactérienne dans l’étable. Sans parler de la réduction induite de consommation d’aliments. »

Parmi ces maladies, l’expert cite les bactéries salmonelles, E. coli, staph. aureus, streptocoques, le virus FMD (fièvre aphteuse) et les parasites comme aspergillus (responsable des maladies respiratoires).

Elles ont aussi un impact sur les éleveurs. Sans parler de la perte de productivité, elles peuvent transmettre des zoonoses à l’Homme également…

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Se débarrasser des mouches en élevage

Les mouches sont présentes partout et ne pas les contrôler peut vite devenir problématique, au sein de l’élevage mais aussi pour le voisinage de l’exploitation.

Richard Hack explique : « Les générations se multiplient très rapidement, surtout lorsque la température est élevée. On peut avoir jusqu’à 30 générations de mouches en une année seulement. » Plutôt que lutter contre les mouches adultes vivantes, il recommande surtout se débarrasser des œufs. Par quoi ça passe ?

– Les effluents d’élevage : préférer un stockage au plus loin des animaux et des habitations (si possible au champ). Pour les fosses à lisier, les brasser régulièrement pour détruire les lieux de développement des larves.

– Le nettoyage du matériel (notamment les endroits confinés, comme les niches à veaux). Mais attention à ne pas laisser de l’eau stagner.

– Déplacer régulièrement les cases à veau.

– Éviter de laisser des résidus de lait dans la laiterie ou dans des seaux.

– Tailler fréquemment et conserver la végétation rase autour de l’élevage (les hautes herbes constituent des zones favorables au développement des mouches).

« En cas de traitement, il faut rechercher et cibler les zones les plus marquées et tachées par la défécation et la régurgitation des mouches. »

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