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Témoignages

Les éleveurs de l’Allier de nouveau confrontés à la sécheresse


TNC le 20/04/2020 à 09:42
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Dans le Bourbonnais, comme de manière générale dans le Massif-Central et les territoires limitrophes, la sécheresse est déjà d'actualité au point qu'elle inquiète de plus en plus les éleveurs après une année 2019 déjà extrêmement sèche. Stocks au plus bas, herbe qui grille et des rendements d'ensilage d'herbe décevants... le moral n'est déjà pas au beau fixe en ce mois d'avril.

« Là, cela devient critique sur les terrains séchants. L’herbe est en train de crever et s’il ne pleut pas dans les huit jours, on est plus que mal », témoigne sur Facebook, Geoffrey Rivaux, agriculteur à Maillet dans l’Allier.

Même constat à l’autre extrémité du département pour Nicolas Perret, installé à Brugheas, par ailleurs président de la section grandes cultures de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes : « On se promène rarement dans les champs de blé en cette saison en baskets, c’est vraiment sec. D’un point de vue régional, on est tous logés à la même enseigne, on attend tous la pluie ».

« Sans pluie dans les 15 jours, mes bêtes n’auront plus rien à manger », se désole l’agriculteur qui guette le ciel en priant pour que celui-ci lâche « au moins 20 millimètres pour souffler un peu et bien, 40 mm pour que les blés se refassent ».

D’autant que les stocks sont au plus bas après tout un été caniculaire à nourrir les animaux.

Des prairies en souffrance

Même son de cloche pour Antoine Guillemet, installé à Beaulon : « Au moment de lâcher les bêtes au pré, il y a une dizaine de jours, nous étions à zéro de stock d’ensilage. C’est la première fois que cela nous arrive. Normalement, à cette période de l’année il nous reste un tiers de nourriture. Mais là, on nourrit les bêtes depuis le 1er juillet dernier, alors … ».

Découvrir aussi le reportage chez Antoine Guillemet : Au Gaec de la Grange-Sabot (03) : « Sans les concours, on perd de la plus-value sur les bêtes grasses »

Et pour ceux qui ont déjà débuté les ensilages, les rendements ne sont pas au rendez-vous, comme le rapporte Guillaume Lottin, lui aussi agriculteur dans l’Allier, sur Facebook : « J’ai ensilé mes parcelles avec dix jours d’avance par rapport à 2019 et bien trois semaines par rapport à une année normale. Mais le gel et la sécheresse se ressentent bien, avec des rendements divisés par deux par rapport à l’année dernière. »

Pour essayer de s’en sortir, les agriculteurs ne manquent pas de ressources et innovent. Nicolas Perret a déjà fauché plusieurs parcelles « en espérant que cela dynamise la pousse ».

Certains de ses voisins et collègues ont lâché les bêtes dans les parcelles prévues pour la fauche, faute d’herbe dans les prairies destinées au pâturage. Il développe aussi les cultures intermédiaires comme l’avoine pour le pâturage ou le sorgho pour ses rations. 

À découvrir aussi : 
Deux éleveurs bio face à la sécheresse : leurs stratégies pour s’adapter
Faire face aux aléas climatiques – Comment sécuriser son système fourrager ?

Au délà de l’Allier, la pluie manque aussi 

Dans d’autres départements, le manque d’eau se fait aussi sentir. Cédric, dans le Cantal, s’inquiète de l’état de ses prairies. Après deux années de sécheresse, la situation semble déjà compliquée cette année. Même constat chez Denis Muron, éleveur laitier dans la Loire ou encore chez Gille B. en Mayenne : 

Tous attendent désormais la pluie avec impatience. Car comme l’explique si bien Antoine Thibault, alias agriskippy, dans une vidéo sur Twitter : « pour nous les agriculteurs, le mauvais temps, c’est le temps qui dure : s’il pleut trop longtemps, c’est de l’eau perdue et on ne peut plus accèder aux champs, s’il ne pleut pas assez, les plantes souffrent de la sécheresse et ça va très vite ! ».   

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