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Sécheresse

Les éleveurs de 69 départements ont maintenant le droit de faucher les jachères


TNC le 21/08/2019 à 18:02
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Le ministère de l'agriculture a porté mercredi de 60 à 69 le nombre total de départements bénéficiant d'une dérogation pour valoriser les jachères, afin d'accroître le fourrage disponible pour les troupeaux en période de sécheresse.

Cette procédure dite de « cas de force majeure », validée par l’Union européenne, avait été autorisée début juillet dans 24 départements, puis étendue à 60. Elle permet aux départements dans lesquels un déficit important de pousse des prairies est constaté de recourir à leurs jachères pour garantir l’alimentation des troupeaux. Or, « la poursuite de la sécheresse au début du mois d’août a continué à dégrader les ressources fourragères disponibles pour les troupeaux dans plusieurs départements », indique le ministère dans un communiqué.

En conséquence, le ministre de l’agriculture Didier Guillaume « a décidé d’élargir à neuf nouveaux départements, la dérogation pour cas de force majeure » : la Corrèze, le Doubs, l’Eure, la Meuse, le Pas de Calais, les Yvelines, le Territoire de Belfort, l’Essonne et le Val d’Oise.

Pour bénéficier de cette dérogation, les agriculteurs des départements concernés devront en faire la demande auprès de leur Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), précise le ministère. Les dérogations peuvent bénéficier aux éleveurs, mais aussi aux autres agriculteurs dès lors que les fourrages fauchés sont cédés à un éleveur.

Le président des Jeunes agriculteurs, Samuel Vandaele, s’était cependant ému récemment de ne pas pouvoir faire jouer la solidarité entre départements, par exemple en fauchant des jachères dans les départements non concernés par la sécheresse, pour en faire bénéficier les éleveurs des départements voisins. « Dans les départements classés sécheresse, les céréaliers peuvent donner leurs jachères aux éleveurs, personnellement (sur son exploitation, NDLR) j’ai quatre hectares que je pourrais donner mais si je n’ai pas l’autorisation, je risque une amende, de me voir supprimer mes aides PAC (Politique agricole commune) », avait-il déclaré.

Les éleveurs en manque de fourrage ont aussi commencé à ensiler leurs maïs, c’est le cas d’Antoine Thibault alias Agriskippy. Au 12 août, il ne lui restait plus qu’une semaine de stock d’ensilage d’herbe pour ses animaux. Avec les fortes chaleurs et le manque d’eau, ses maïs ont souffert notamment dans les terres à cailloux. Certains maïs ont complètement grillé pendant la canicule.

Concernant les ensilages de maïs, les experts d’Arvalis rappellent : « En parcelles affectées par un déficit hydrique, l’objectif est de valoriser au mieux la situation en essayant de faire les meilleurs compromis. Il est nécessaire de récolter une plante « ensilable », c’est-à-dire à un taux de matière sèche qui permet la conservation, avec des feuilles encore vertes pour faciliter le tassement et le processus d’acidification, et sans trop perdre de chances d’augmentation de rendement si les conditions de culture redevenaient favorables. Dans des conditions chaudes, les plantes évoluent vite, et il faut veiller à ne pas se faire dépasser par la rapidité de la sénescence et l’évolution de la teneur en MS des plantes. »