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Vague de chaleur très précoce

L’épisode prévu cette semaine se confirme, selon Météo-France


AFP le 12/06/2022 à 19:04
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Le thermomètre devrait grimper jusqu'à 35 à 38°C dans le sud,voire 40°C localement. (©Pixabay)

Une « vague de chaleur » particulièrement précoce, qui intervient dans un contexte de grande sécheresse des sols, est attendue sur la moitié sud du pays à partir du milieu de semaine, a confirmé dimanche Météo-France qui prévoit des températures de 35 à 38°C.

Cette vague de chaleur, liée à une dépression localisée entre les Açores et Madère qui favorise les remontées d’air chaud sur l’Europe occidentale, devrait arriver dès mardi soir sur l’extrême sud du pays, avant de s’étendre mercredi à toute la moitié sud, a précisé à l’AFP Frédéric Nathan, prévisionniste chez Météo-France.

Cet épisode de fortes chaleurs sur plusieurs jours, dès la mi-juin, est « extrêmement précoce », a-t-il ajouté. Entre jeudi et samedi, des températures très élevées de 35°C à 38°C sont attendues sur la moitié sud, et le mercure pourrait même frôler les 40°C localement. Les températures minimales ne devraient pas descendre sous les 20°C la nuit.

Les prévisions ne permettent pas à l’heure actuelle de dire que cet épisode sera formellement une canicule, qui répond à des critères précis (période de chaleur intense et durable, de jour comme de nuit, sur une période prolongée supérieure à trois jours en général). Il est toutefois possible que le seuil de canicule soit atteint voire dépassé sur certains départements, selon Météo-France.

Dans ce cas, depuis 2004 et les leçons de la canicule de l’été 2003 qui avait fait plus de 15 000 morts, Météo-France peut déclencher des vigilances oranges, voire rouges, pour faire face aux risques sanitaires pour les populations les plus vulnérables et aux risques socio-économiques (transports, réseau électrique…).

« Vague de chaleur » mais peut-être pas « canicule »

L’extension de cette vague de chaleur vers la moitié nord du pays est encore incertaine, mais il devrait aussi y avoir une « bouffée de chaleur », selon Frédéric Nathan, évoquant notamment la possibilité que le mercure atteigne les 35°C à Paris par exemple vendredi ou samedi. Une vague de chaleur « exceptionnelle voire proche des records », a commenté sur Twitter le climatologue Christophe Cassou.

« Les faits sont clairs : les observations confirment nos projections mois après mois. L’intensité et la précocité de cette vague de chaleur sont un nouvel exemple du réchauffement climatique », a-t-il insisté. « Le déni de gravité n’est plus une option. Ne pas être à la hauteur est aujourd’hui irresponsable ».

La multiplication et l’intensification des vagues de chaleur et canicules sont les manifestations les plus évidentes du réchauffement de la planète provoqué par les émissions de gaz à effet de serre qu’experts et militants appellent à réduire drastiquement et immédiatement pour limiter les impacts déjà à l’œuvre. La France a connu depuis le début du XXIe siècle plusieurs canicules exceptionnelles, notamment celle de l’été 2003, ou celle de juin 2019 où le record absolu de température en France métropolitaine avait été enregistré à Vérargues (Hérault), avec 46°C. 

Sur les 43 vagues de chaleur détectées depuis 1947, 9 ont eu lieu avant 1989, le reste entre 1989 et 2020 : soit « 3 fois plus de vagues de chaleur ces 30 dernières années que durant les 42 années précédentes », souligne Météo-France. Et ce n’est que le début. Même dans un scénario optimiste de baisse majeure des émissions, le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules devrait doubler d’ici la fin du siècle en France.

La vague de chaleur de cette semaine intervient après un printemps particulièrement chaud et sec qui a provoqué sur une grande partie de l’Hexagone une sécheresse des sols source de craintes pour les récoltes. Malgré les pluies enregistrées la semaine dernière sur une partie du territoire, « on reste dans une situation très préoccupante avec des sols extrêmement secs et cela ne va pas arranger la situation », a noté le prévisionniste. Dans ce contexte, de plus en plus de départements mettent en place des restrictions d’utilisation de l’eau. Au 12 juin, 35 départements avaient pris des arrêtés en ce sens, selon le site officiel Propluvia, contre 22 il y a dix jours.

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