Le prix de la paille a augmenté 60 % en 15 ans

Dans un dossier destiné à l'utilisation de la paille dans les élevages herbiroves, l'Institut de l'élevage s'est penché sur l'augmentation du coût de la litère. Malgré de grande disparités selon les régions et les types de bâtiment, il apparaît que les cheptels croissent plus vite que les surfaces en céréales cultivées par les éleveurs.

« Depuis plusieurs années, nombreuses sont les alertes envoyées par les éleveurs, conseillers et comptables, quant au poids des achats de paille dans les charges des élevages » avertit l’Institut de l’élevage dans un dossier dédié à l’utilisation de la paille dans les élevages herbivores. Et pour cause, le prix moyen de la paille en France est passé de 47 €/t en 2003, à 74 € en 2020.

Les cheptels évoluent plus vite que les surfaces en céréales.

Seuls 23 % des éleveurs laitiers et 11 % des éleveurs allaitants sont totalement autonomes en paille. En moyenne, un éleveur laitier produit un peu plus de la moitié de la paille qu’il consomme (54 %), et un éleveur allaitant fournit dans les 40 % des besoins de son troupeau. Un niveau de dépendance qui s’explique par le fait que les cheptels augmentent plus vite sur les exploitations que les surfaces en céréales possédées par l’éleveur. « Le niveau d‘autonomie en paille s’est dégradé d’environ 5 points au cours de la dernière décennie », commente l’Idele.

Conséquence, les coûts liés aux achats de litière ont augmenté de 50 % au cours de la dernière décennie. Le poste d’achat de litière représente 1,5 % des charges courante en exploitation en vache laitière, soit environ 4,7 €/1000 l. Pour les éleveurs de bovins viande, le coût de la litière revient en moyenne à 8,2 €/100 kvv, soit 3,5 % du coût de production.

Ces moyennes cachent toutefois une importante disparité. Si le coût moyen du poste achat de litière tourne autour des 22 €/UGB, cette moyenne masque d’importantes diversités, avec un quart des élevages à plus de 75 €/UGB en 2020