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[Témoignage] Travail bovin lait (5/6)

Le Gaec Paradis (54) : un éden niveau organisation et temps libre


TNC le 11/12/2020 à 08:36
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Au regard de la qualité de vie, le Gaec Paradis en Meurthe-et-Moselle représente un éden que beaucoup d'éleveurs pourraient rêver atteindre. Celle-ci repose cependant sur une organisation au cordeau et une communication efficace, dont les avantages dépassent largement le seul travail. Avant-dernier témoignage de producteurs laitiers de la série de vidéos de l'Institut de l'élevage Idele sur différents collectifs de main-d'œuvre.

ORGUE_Le GAEC du Paradis from Institut de l'Elevage – idele on Vimeo.

Source : projet Orgue de l’Institut de l’élevage idele sur l’organisation du travail dans les exploitations laitières et l’attractivité du métier d’éleveur. Vidéo publiée sur Vimeo. 

« Au début, personne ne voulait traire tout le temps, donc on a décidé que tout le monde trairait, se rappelle Valéry Guillaume, l’un des trois associés du Gaec Paradis au Mesnil Flin en Meurthe-et-Moselle (54). C’est comme ça qu’est venue l’idée d’une organisation tournante sur trois semaines. La première, par exemple, on est de traite le matin, la deuxième le soir et la troisième, on est ailleurs dans les élèves ou les champs. »

Personne ne voulait traire, donc tout le monde trait !

Organisation tournante à 3 associés sur 3 semaines

Ainsi, le travail s’organise comme suit :

(©idele)

De multiples  avantages

  • La motivation : liée à l’absence de routine

Chaque lundi matin, on change de boulot !

  • L’expertise

À trois, on voit mieux les problèmes sur un poste.

  • La qualité de vie

La ferme est surnommée le « Gaec du temps libre » par de nombreux voisins. Le matin, les semaines 2 et 3, les éleveurs peuvent commencer plus tard, à 8h30 et 9 h, et le soir, tous ont terminé vers 19h30. En semaine 1 et 2, plusieurs heures sont également libérées dans la journée.

Le « Gaec du temps libre ».

L’exploitation en chiffres : 
– 3 associés, 0,2 salarié
– 94 VL (815 000 l de lait), 24 bœufs
– 2,1 UMO lait et 41 VL/UMO lait
– 340 ha de SAU (190 ha de cultures, 30 ha de maïs et 120 ha de prairies permanentes)

  • La souplesse

« Il faut qu’on soit là pour l’inséminateur et le laitier, mais sinon il n’y a plus vraiment de contrainte, souligne Bernard Sesmat, autre membre du Gaec. Pour celui de nous qui est dédié aux cultures, il peut vraiment s’y consacrer sans avoir à revenir pour la traite. »

On s’adapte à la charge de travail et la disponibilité. 

Et les week-ends et congés ?

(©idele)
  • 2 dimanches sur 3 par associé
  • 15 jours de vacances/an, la moitié l’été et l’autre l’hiver, mais forcément en semaine 3. « Comme nous le savons longtemps à l’avance, c’est pratique pour s’organiser comme pour réserver d’ailleurs », met en avant Christophe Guillaume.

Un point essentiel : la communication

Une réunion a lieu quotidiennement.

« Un moment précis à prévoir dans la journée pour prendre les décisions » urgentes et à plus long terme, détaille Christophe. Généralement, elle se tient au moment où les associés 2 et 3 arrivent sur l’exploitation. « Ça commence de manière informelle, chacun lance ses idées, puis on en discute. Si on est d’accord, on affine les choses et on décide. Sinon, on se laisse du temps pour trouver un consensus. Le choix se fait de toute façon à l’unanimité. »

Chacun lance ses idées, mais un choix à l’unanimité.

Une organisation maintenue même avec le robot de traite

« Celui qui est d’astreinte le reste au robot. »

3 associés polyvalents et interchangeables.
Mais ayant gardé leur centre d’intérêt.

Ainsi, chaque associé est polyvalent, il connaît aussi bien les bêtes que les machines et les cultures ! Tous sont « interchangeables et peuvent se remplacer » au pied levé. Néanmoins, chacun a « réussi à conserver son centre d’intérêt ». De même, les responsabilités sont clairement réparties.

On connaît tous les bêtes, les machines et les cultures !