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Alternative à la paille

Le bois plaquettes en litière : comment l’utiliser ?


TNC le 05/10/2020 à 14:43
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Les plaquettes de bois forment un matelas drainant et améliorent l’absorption des jus. Elles peuvent être utilisées pour remplacer tout ou partie de la paille et permettent de renforcer l’autonomie de l’exploitation en tirant parti d’une ressource locale et renouvelable.

Les plaquettes et copeaux de bois proviennent du broyage de haies ou de l’entretien de parcelles boisées. Toutes les essences peuvent être valorisées, les plus denses ayant les meilleures capacités d’absorption. Utilisés en sous-couche ou en paillage complet, ils permettent de remplacer tout ou partie de la paille, comme ici dans un élevage breton :

Selon le matériel utilisé, le produit se présente sous forme de plaquettes de 3 à 5 cm ou de copeaux grossiers de 0,5 à 1,5 cm. Pour garantir un produit sec et sain, le broyat doit être stocké sous un bâtiment bien ventilé pendant au minimum 3 mois. Les litières bois sont drainantes et absorbantes. Les tanins limitent le dégagement d’ammoniac et l’acidité du milieu contrarie le développement des germes, occasionnant moins de problème de nombrils chez les jeunes. Ce matériau génère peu de poussières. Il améliore aussi la portance et peut être utilisé comme antidérapant sur les zones de circulation.

Utilisée en pur, la litière de plaquettes peut être malaxée et compostée. Elle peut ainsi rester en place sur une longue période. En pratique, la plupart des éleveurs s’en servent comme sous-couche : 10 à 15 cm complétés par un léger paillage quotidien ou tous les deux jours. L’économie de paille réalisée peut atteindre 30 % et même davantage. La litière restant en place plus longtemps, elle permet aussi un gain de temps. Inconvénient, il est souvent difficile d’évaluer le stade ou la litière arrive à saturation. Attention aussi aux échardes. Épandu, le fumier de plaquettes n’acidifie pas le sol, contrairement aux idées reçues. Si les bois durs nécessitent un compostage, les essences tendres et l’aubier se dégradent rapidement.

Repères économiques :
Le coût de revient d’une litière bois auto-produite peut varier du simple au double selon les moyens mis en œuvre. Certains possèdent un broyeur, d’autres utilisent du matériel en Cuma ou confient ce travail à une entreprise. En moyenne, il est de 16 €/m³ apparent (12 à 23 €, chiffres issus du suivi de 150 chantiers en Auvergne). Le prix des plaquettes achetées à l’extérieur se situe dans la fourchette haute de 23 €/m³ apparent. On estime à 4 m³ apparents la quantité de plaquettes nécessaire pour remplacer 1 t de paille.

Un suivi de la ressource bois est essentiel pour pérenniser son utilisation dans le temps. Bien gérée, celle-ci peut s’avérer inépuisable. Le passage vers la production de plaquettes bois peut aussi être l’occasion de réduire la part de céréales à paille dans l’assolement. Ces surfaces peuvent alors être assignées à d’autres cultures.

Témoignage d’Antoine Azémar, éleveur laitier (12) :
« À mon installation en 2017, j’avais de gros soucis de cellules. Comme j’ai un voisin qui produit des plaquettes, un technicien de la chambre m’a suggéré d’en mettre 15 cm en sous-couche sur l’aire de couchage. L’amélioration a été flagrante. Plus de pénalités et le troupeau a passé 9 mois consécutifs en qualité A+. Je cure selon les résultats de l’analyse de lait : dès qu’on dépasse 250 000 cellules, j’interviens. En moyenne, tous les 1,5 à 2 mois. Le fumier est de meilleure qualité et pas acidifiant. Il y a même davantage de trèfle sur les prairies. Quand j’entretiens les haies, je fais venir un entrepreneur pour broyer. Ça me revient à 13 € le m³. »

Pour tout savoir sur la méthode : En sous-couche ou en litière totale, utiliser des plaquettes pour remplacer la paille