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Bilan météo

Juin 2022 très chaud et orageux


TNC le 14/07/2022 à 10:05
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 206 257 coups de foudre ont été recensés en juin 2022. (©Pixabay)

Après le mois de mai record de chaleur, juin est resté très chaud, se hissant sur le podium des mois de juin les plus chauds depuis près de 80 ans. Mais contrairement au mois de mai, la pluie est revenue sous forme d'orages particulièrement fréquents. MeteoNews dresse le bilan du mois.

Chaleur omniprésente

Le mois de juin 2022 s’est déroulé presqu’exclusivement au-dessus des normales de saison. Seuls les premier et dernier jours du mois ont été dans les normes voire un chouia en-dessous. Un pic de chaleur s’est produit entre le 15 et le 19, battant de nombreux records de chaleur mensuels voire annuels avec un maximum absolu à 43,4 degrés le 18 à Pissos, dans les Landes. Le record national reste loin devant avec 46,0 degrés relevés fin juin 2019 dans le Gard. A noter un « exploit » aussi tôt dans l’année : 40 degrés atteints et légèrement dépassés jusqu’en Bretagne : 40,2 degrés à La Noé-Blanche (Ille-et-Vilaine) ce même jour.

On notait malgré tout une fraîcheur très marquée en tout début de mois et plus particulièrement le 1er juin avec un minimum national de 0,9 degré à Charleville-Mézières (Ardennes) et Brennilis (Finistère). Dans cette dernière commune, il s’agit même d’un nouveau record de froid mensuel établi sur la période 1977-2022… original alors que juin a été remarquablement chaud.

Températures moyennes nationales en juin en France (©MeteoNews)

En moyenne nationale mensuelle, le thermomètre affiche 20,6 degrés ce mois de juin 2022, deuxième valeur la plus élevée derrière les 21,5 degrés de juin 2003, et un soupçon plus chaud que juin 2017 (20,4 degrés).

A noter pour ce premier semestre 2022 une température moyenne nationale de 11,99 degrés, valeur dépassée seulement deux fois depuis 1946 : 12,17 degrés en 2020 et le record de 2007 (12,23 degrés).

Pluies orageuses récurrentes

Le spectre de la sécheresse pesait très lourd en mai jusqu’au tout début juin en l’absence de précipitations. Les orages qui sont survenus surtout en seconde quinzaine ont permis une nette amélioration en surface, alors que la situation reste assez critique en revanche sur les nappes profondes.

Le cumul moyen national mensuel atteint en effet 72 mm pour une normale de 55 mm. L’excédent atteint donc 31 %. Ce chiffre assez élevé est dépassé par seize mois de juin depuis 1946 avec un record établi en juin 1997 : 109 mm.

Il n’est pas tombé la moindre goutte à l’Ile Rousse ainsi qu’à Olmi-Cappella, en Corse. A l’inverse, il est tombé jusqu’à 278 mm à Saint Avit, dans le Puy-de-Dôme. Ce département a été particulièrement touché par les orages au cours de ce mois de juin, battant les records de pluie départementaux.

L’activité orageuse sur l’ensemble de la France a battu les records mensuels depuis 1989 avec 206 257 coups de foudre nuages-sol, dont 41 000 le 4 juin. Le précédent record était de 172 608 éclairs en juin 1993.

La Bourgogne-Franche-Comté fut la région la plus foudroyée (1,84 éclairs/km2), mais c’est l’Allier qui détient le record départemental de foudroiement dans le mois (2,78 éclairs/km2). Enfin, c’est la commune de Chardonnay (Saône-et-Loire) qui a été la plus foudroyée (7,83 éclairs/km2).

Outre la foudre record et des pluies parfois record également, ces orages ont été fréquemment fortement grêleux du quart sud-ouest aux frontières du nord-est, parfois venteux. 

Premier semestre sec

Le bilan de ce premier semestre indique un cumul moyen national de 254 mm pour une normale de 357 mm, soit grosso-modo l’équivalent de près de deux mois sans pluie. Le déficit approche les 29 %.

Il faut remonter à 2011 pour retrouver un cumul plus faible : 245 mm. Depuis 1946, quatre semestres seulement ont été plus secs que cette année : 1953 (247 mm), 2011 (245 mm), 1949 (223 mm) et surtout 1976 (202 mm seulement).

Malgré les orages de juin, la sécheresse reste donc largement d’actualité. Le « mieux » observé ne concerne que le sol en surface. Une nouvelle période chaude et sèche l’effacera rapidement. La situation reste compliquée en profondeur et ne s’arrangera pas avant l’automne prochain, lorsque les pluies dépasseront l’évapotranspiration potentielle, phénomène se produisant habituellement à partir du 15 septembre environ. 

Bon ensoleillement

L’ensoleillement, important jusqu’au 18, s’est vu freiner ensuite par les vagues orageuses successives. 

La France a ainsi reçu en moyenne nationale mensuelle 260 heures de soleil pour une normale de 233 heures. L’excédent est donc de 12 %. Un chiffre fréquemment dépassé par le passé avec un record établi en juin 1976 avec 330 heures.

C’est à Tarbes que l’astre du jour s’est le moins montré avec 182 heures de présence seulement. A l’opposé, Marignane a profité de 348 heures d’ensoleillement.

Un mois de juin donc très chaud, assez pluvieux, exceptionnellement orageux et malgré tout bien ensoleillé. La sécheresse continue à faire parler d’elle malgré un recul sensible en surface. Les nappes profondes restent basses. La suite de l’été sera assez délicate à traverser en l’absence de nouvelles pluies…