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Témoignages d’éleveurs

Ils engraissent des bovins sous contrats


TNC le 15/11/2023 à 14:55
Contratbovin

(© Chambre agriculture deBourgogne-Franche Comté)

Dans une vidéo YouTube, trois engraisseurs et leurs acheteurs expliquent pourquoi ils ont opté pour la contractualisation. Parmi leurs motivations figure la sécurisation du revenu.

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La Chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté a compilé des témoignages de trois éleveurs sur la contractualisation bovine. Pour ces engraisseurs, le contrat est un gage de sécurité.

Sécuriser les ateliers d’engraissement

Il a notamment permis à Cyril Dubuy, éleveur dans le Morvan de maintenir son atelier d’engraissement. Car si l’exploitation est pensée pour pouvoir garder la totalité des veaux issus des 180 vêlages, « la hausse du coût de l’aliment, et les faibles écarts de prix entre le maigre et le gras nous ont fait douter sur notre système il y a quelques années », confie l’agriculteur.

La mise en place d’un contrat sur les génisses rajeunies ainsi que sur les taurillons permet d’assurer un prix minimum garanti. Une manière de sécuriser l’exploitation de Cyril : « on connaît en partie la marge que l’on va effectuer dès le début de la phase d’engraissement ».

Dans le Jura, Flavien Bonnin fait tourner pour la première fois en 2023 l’intégralité de son bâtiment d’engraissement avec des contrats. L’éleveur, qui dispose de 280 places et sort dans les 400 JB par an, y voit aussi une manière de sécuriser son revenu. « On va avoir de la visibilité pour l’avenir ».

Pérenniser la filière pour les acheteurs

Et les acheteurs approuvent. Olivier Billerey, technicien pour une coopérative Franche-Comté élevage explique comment sont conçus les contrats. « L’objectif, c’est de garantir un revenu à l’éleveur en garantissant le coût de production. Sont intégrées la valeur de l’animal à la mise en place, les charges opérationnelles et de structure, mais aussi la main-d’œuvre ». Avec un prix fixé, l’éleveur doit être bon techniquement pour bénéficier d’une marge intéressante, mais reste épargné des fluctuations de marché.

Car face à la décapitalisation bovine, les acheteurs cherchent à pérenniser les filières. « L’intérêt, c’est d’accompagner techniquement et financièrement les éleveurs pour pérenniser les outils d’exploitation ».

Benjamin Barbier, éleveur laitier, engraisse ses veaux jusqu’à quatre mois et demi sur son exploitation du Doubs. « L’exploitation est proche de nos outils d’abattage. C’était intéressant de faire un partenariat avec eux pour sécuriser ce débouché », poursuit le conseiller.

Même constat du côté de la Sicarev. « On est sur une production où chaque détail compte, les marges sont très faibles. Pour maximiser les marges, il faut être bon sur tous les domaines, et l’on peut appuyer les éleveurs », explique Romain Bouillot. En plus du suivi sur la gestion technique des troupeaux, les acheteurs proposent maintenant un appui pour la commercialisation des animaux via la contractualisation.

« Tout le monde s’y retrouve dans la contractualisation. L’abatteur a des animaux qui sont conformes, le groupement peut les planifier, et l’éleveur a une garantie de paiement et de sécurité », ajoute Guillaume Dussud du groupe coopératif Feeder. Une manière pour l’aval de la filière de sécuriser ses débouchés en amont, dans un contexte où le bovin français se fait de plus en plus rare.