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Bovin viande

Grouper ses vêlages pour maîtriser ses coûts et gagner en efficacité


TNC le 22/09/2022 à 12:09
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Si le regroupement des vêlages reste encore peu pratiqué dans le sud-ouest de la France, il est la norme dans de nombreux bassins allaitants. En effet, cette pratique permet d'optimiser la conduite du troupeau, et aide à maîtriser son coût alimentaire.

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D’après Bovins croissance, les deux tiers des élevages français regroupent leurs vêlages sur une ou deux périodes. Ce fonctionnement permet de rationnaliser la conduite du troupeau pour gagner en efficacité.

Dans une vidéo proposée par la chambre d’agriculture des Pyrénées, Mathieu Lagouarde, éleveur de Blondes d’Aquitaine dans les Pyrénées-Atlantiques (64) explique pourquoi il a choisi de passer en vêlages groupés. « À deux sur une exploitation d’une cinquantaine de vaches allaitantes, le système doit être performant, on n’a pas le droit à l’erreur, et je pense que le vêlage groupé permet cette performance », explique l’éleveur. Le regroupement des vêlages a notamment permis d’améliorer l’IVV, actuellement autour de 372 jours. 

« Ce qui m’a fait aller vers le vêlage groupé, c’est la question de l’organisation du travail. On a des périodes bien déterminées. » Ainsi, le suivi de reproduction s’effectue non plus sur 50 vaches durant toute l’année, mais sur deux lots de vaches pendant 3 mois, au printemps et à l’automne. En effet, le regroupement des vêlages amène des pics de travail à l’occasion des vêlages et de la période de reproduction, mais cela aide aussi à être plus vigilant. Des tâches annexes, comme l’écornage ou la vaccination peuvent ensuite être optimisées.   

Maîtriser son coût alimentaire 

Regrouper les vêlages permet d’alloter les animaux, et de proposer des rations adaptées aux besoins physiologiques de chaque lot. Cela permet de ne pas suralimenter les vaches à faibles besoins, tout en proposant des apports conséquents aux vaches suitées, primipares ou petites génisses. Cette gestion est d’autant plus intéressante que les coûts de ration peuvent varier du simple au double selon les stades physiologiques des animaux.

« L’hiver, les vaches en vêlage de printemps n’ont pas vêlé. Elles ont donc une ration plus maigre, composée de foin et d’un petit peu d’ensilage d’herbe, alors que les vaches ayant vêlé à l’automne ont une ration plus poussée », témoigne l’éleveur.

Des lots plus homogènes à l’engraissement

Le vêlage groupé permet également d’avoir des lots plus homogènes au sevrage. « Je sèvre deux fois par période, ce qui donne des lots homogènes, avec moins de concurrence au nourrisseur », explique Mathieu Lagouarde. Les veaux d’un même lot présentent un faible écart d’âge (moins de trois semaines) ce qui limite les risques sanitaires.  

Être strict sur les réformes, et rigoureux avec les génisses

Si l’on souhaite se lancer dans le vêlage groupé, il faut être rigoureux sur l’élevage des génisses. L’exploitation doit avoir un taux de renouvellement supérieur où égal à 25 %, et adapter l’alimentation des génisses selon la période de reproduction visée pour pouvoir réformer ses vaches sans crainte. « Il faut vendre les vaches qui ne sont pas pleines dans le temps imparti » précise l’éleveur. Pas d’état d’âme : « on est là pour vendre de la viande et pour cela il faut des vaches à vendre, donc s’il y a des vaches qui ne rentrent pas dans les créneaux, il faut les réformer. » Mieux vaut donc se fixer une date de début et de fin de campagne de reproduction, et ne pas y déroger pour maintenir son système en vêlage groupé.

Grouper les vêlages prend du temps. Se fixer un objectif à trois ans semble réaliste afin de se constituer une réserve suffisante de génisses.