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Pologne

Enquête sur l’abattage et la mise en vente de viande d’animaux malades


AFP le 31/01/2019 à 11:01

Le parquet polonais d'Ostroleka, au nord de Varsovie, a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur l'abattage et la commercialisation de bovins malades par un abattoir local, suite à un reportage télévisé d'un journaliste qui s'était fait embaucher sur ce site. Alerté sur l'affaire, le commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, a annoncé mercredi une inspection sur place et appelé les autorités polonaises a assurer le respect des normes européennes en la matière, alors que la Pologne est un grand exportateur de viande en Europe.

Un journaliste de la chaîne commerciale TVN24 a passé trois semaines dans l’abattoir de Kalinowo, à 100 km au nord-est de la capitale, dont il a publié des images de bovins traînés la corde au cou, manifestement malades, serrés dans un camion, puis de carcasses entassées et de quartiers de viande visiblement impropres à la commercialisation. Interrogé mercredi soir, le ministre polonais de l’agriculture, Jan Krzysztof Ardanowski, a estimé qu’il s’était agi d’un « incident isolé ». Il a déclaré avoir ordonné un contrôle sanitaire dans l’ensemble des abattoirs du pays. « Nous avons affaire à une pathologie : sur un site, des vaches malades étaient abattues à l’insu et sans le feu vert des vétérinaires », a-t-il dit à la chaîne publique TVP Info . Il a fustigé « les bandits et les voleurs qui font des choses pareilles », tout en critiquant la chaîne TVN24 de ne pas en avoir saisi le parquet mais avoir attendu avec la diffusion de ces images de manière à « nuire à l’agriculture polonaise ».

Le commissaire Andriukaitis a indiqué avoir demandé à ses inspecteurs de se rendre en Pologne « dès lundi, pour évaluer la situation sur le terrain ». « La priorité aujourd’hui est de retracer et de retirer du marché tous les produits originaires de cet abattoir », a-t-il insisté dans un communiqué. Krzysztof Andriukaitis a appelé les États membres concernés à agir rapidement, et exhorté les autorités polonaises à achever « d’urgence » leurs enquêtes, prendre les mesures nécessaires pour garantir le respect de la législation européenne et à sanctionner les auteurs de tels « comportements criminels » dangereux pour la santé publique.