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Viande bovine

Des importations en hausse pour compenser une production en déclin


TNC le 06/02/2020 à 10:30
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Les importations de viande bovine devraient augmenter de 3 % en 2020, selon l’Institut de l’Élevage, conséquence d’une baisse de la production française, et particulièrement en viande de femelles. Mais la consommation nationale pourrait de nouveau reculer cette année, faute d'une offre suffisante.

Après avoir reculé pendant quatre années, les importations de viandes étaient reparties à la hausse en 2018 et 2019. La tendance devrait se poursuivre en 2020, l’Idele tablant sur une progression de 3 % pour combler en partie le déclin de la production. « La baisse prévue de la production française de femelles, notamment laitières, laissera plus de place sur le marché français à de la viande importée ». Les importations en provenance d’Irlande pourraient notamment s’accroître cette année, à la suite du Brexit qui risque d’impacter les flux vers le Royaume-Uni et pousser la viande irlandaise à trouver d’autres débouchés, notamment la France. Mais le réajustement par le commerce extérieur ne devrait pas suffire à compenser le repli de l’offre disponible, et « la consommation française calculée par bilan pourrait à nouveau baisser en 2020 », à hauteur de 1,7 % par rapport à 2019.

À lire : Quel sera l’impact du Brexit sur le marché de la viande bovine française ?

Un production en berne

La production de viande bovine pourrait connaître un nouveau déclin en 2020, selon l’Idele, qui anticipe un repli de 2 % par rapport à 2019. « La réduction des cheptels laitier et allaitant touchant toutes les catégories de sexe et d’âge ». Les ¾ de la baisse peuvent s’expliquer par le recul de la production de femelles. Dans le détail, « la production nette contrôlée de bovins finis totaliserait 1,396 million de tonnes équivalent carcasse en 2020, soit – 2,4 % par rapport à 2019 ». La baisse de tonnage s’élèverait à 27 000 téc pour les femelles, 3 000 téc pour les mâles non castrés, 2 000 téc pour les bœufs et également 2 000 téc pour les veaux de boucherie.

Production nette de bovins finis (1 000 téc) et exportations de broutards (1 000 têtes) (e : estimations ; p : prévisions). (© GEB-Département Économie de l’Institut de l’Elevage)
  • La chute des naissances va diminuer l’offre de broutard

L’offre globale de broutards français devrait diminuer de 3 % cette année par rapport à 2019. « La chute des naissances allaitantes au second semestre 2019 et la baisse du cheptel de mères qui induira une nouvelle baisse des naissances au 1er semestre 2020, conduiront naturellement à un repli du disponible exportable de bovins maigres en 2020 », affirme l’Idele. Pourtant, la demande extérieure est soutenue, surtout en Italie, « où la concurrence des autres origines est toujours plus faible et où la consommation est actuellement dynamique ». C’est pourquoi la demande des engraisseurs français devrait rester en retrait à la faveur de la demande à l’export. Faute d’une offre suffisante, les exports de broutards ne baisseraient donc « que » de 12 000 têtes en 2020 (- 1 %), après le rebond de 2019.

À lire : S’installer en allaitant : Broutards, taurillons ou bœufs, quelle est la production la plus intéressante ?

  • Moins de génisses de renouvellement, moins de réformes de vaches

Les abattages de femelles devraient reculer de 3 % cette année, après une première baisse de 2 % en 2019, à la suite du pic de production de 2018, avec des poids de carcasses des femelles qui devraient rester stables. « Comme en 2019, la forte baisse du nombre de génisses de renouvellement conduira à un ralentissement des réformes allaitantes de 3,6 % », explique l’institut, qui anticipe également un nombre de génisses de boucherie en retrait de 2,5 %. Toutefois, « la mise en place de nombreux contrats au sein de la filière française et l’appel des exportations vers la Chine devraient limiter la baisse de production de génisses ».

La forte baisse des entrées de primipares à l’automne a conduit à un cheptel de vaches laitières réduit pour la fin de l’année 2019, en baisse de 1,4 % par rapport à 2018. La tendance devrait se poursuivre en 2020, en dépit d’une potentielle amélioration de la conjoncture laitière. « Comme dans le cheptel allaitant et comme en 2019, les génisses de renouvellement prêtes à entrer en production en 2020 sont très peu nombreuses », ce qui devrait mener à une baisse de 3 % des réformes de vaches laitières.

À lire : Conjoncture laitière – Le déséquilibre offre-demande devrait être favorable aux prix

  • Moins de taurillons à cause de la baisse des effectifs mis en place pour des sorties en 2020

L’engraissement des jeunes bovins lait devrait continuer de baisser, avec des sorties en 2020 toujours en diminution, comme c’est le cas pour les jeunes bovins viande, bien que la baisse soit moins prononcée pour cette catégorie. « Les exportations de jeunes bovins vivants restent très difficiles à prévoir car soumises à de nombreux paramètres politiques et sanitaires », affirme l’Idèle, qui parie cependant sur une stabilité pour cette année.

  • Un alourdissement structurel des veaux de boucherie 

La crise qui a touché le secteur en 2019 a provoqué des retards de sortie jusqu’à l’automne, ce qui a donné un alourdissement conséquent des veaux. Désormais, « les intégrateurs se montrent prudents dans les mises en place et la production abattue en 2020 pourrait baisser de 1,5 % en têtes comme en tonnages », estime l’institut. Après avoir augmenté en 2009, le poids moyen devrait se stabiliser, bien que « l’alourdissement structurel est amené à se poursuivre ».

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