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Produits laitiers

Depuis 10 ans, une dégradation continue du solde des échanges français avec l’UE


TNC le 28/10/2020 à 06:03
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Deux-tiers des exportations françaises de produits laitiers sont destinées à l’Union européenne, avec une place croissante des fromages dans les exportations. Mais si l’Hexagone reste exportateur net, la croissance des importations depuis le début des années 2010 réduit le solde de ses échanges avec l’UE. Quelle que soit la famille de produits, les échanges se font essentiellement avec un nombre restreint de pays, ce qui peut entraîner une certaine vulnérabilité.

Environ deux tiers des exportations françaises de produits laitiers sont à destination de l’Union européenne. Après une croissance nette entre 2000 et 2014, ces exportations vers l’UE diminuent désormais, tout en étant compensées, dans le solde commercial global, par les ventes aux pays-tiers. Entre 2009 et 2019, la part de l’UE dans les exportations françaises de produits laitiers a donc diminué, passant de 76,3 % à 59,6 % en valeur, rappelle ainsi une étude publiée par FranceAgriMer en octobre, sur les échanges français de produits laitiers avec l’Union européenne.

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Cette diminution touche toutes les familles de produit, dans des proportions variables. Les exportations de fromages se maintiennent, tandis que le repli du poids de l’UE est plus marqué pour les produits ultra-frais et les matières grasses solides.  

Les fromages, plus de 50 % des exportations

Les exportations et les importations de fromages se font avec quelques partenaires principaux : 53,3 % des fromages ont été exportés vers l’Allemagne, la Belgique et le Royaume-Uni en 2019 (contre 58,9 % en 2012), les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie composant le reste du top 6.

Au niveau des importations, Pays-Bas, Allemagne et Italie constituent les trois principaux fournisseurs français (70 % des volumes). Le top 6, composé en plus de la Belgique, du Royaume-Uni et de l’Irlande, représente 91 à 93,9 % des volumes importés entre 2012 et 2019. La France est structurellement déficitaire vis-à-vis des Pays-Bas (- 27 kt en 2019), de l’Italie (- 16,5 kt) et l’Irlande (- 4,5 kt), mais elle est excédentaire avec l’Espagne (+ 17,8 kt), la Belgique (+ 15 kt) et l’Allemagne (+ 14,7 kt).  

Matières grasses solides : plus d’importations que d’exportations

Depuis 2012, les importations françaises de matières grasses solides en provenance de l’UE ont augmenté de 36,1 %, tandis que les exportations diminuent (- 28,3 %), conduisant à un solde négatif des échanges allant jusqu’à – 138,4 kt au cours de ces dernières années. Les ventes se sont concentrées sur un petit nombre de pays, avec un top 6 (Belgique, Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Pays-Bas et Espagne) qui s’est renforcé, atteignant 89,4 % des importations de matières grasses solides françaises en 2019 (+ 2 % depuis 2012).

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Trois-quarts des importations françaises proviennent de trois pays : Pays-Bas, Allemagne, Belgique, ce dernier pays ayant augmenté dernièrement ses exportations vers la France pour atteindre 28,3 % de parts de marché en 2019, l’Allemagne perdant parallèlement du terrain avec une part de marché qui est passée de 16,3 % à 8,7 % entre 2012 et 2019.

Le solde français de matières grasses solides s’avère déficitaire avec la plupart des États membres, avec des déficits particulièrement importants vis-à-vis des Pays-Bas (- 66,4 kt MSU en 2019), de la Belgique (- 38,8 kt), de l’Irlande (- 15,3 kt) et de l’Allemagne (- 11,6 kt).

Produits ultra-frais : une forte dégradation du solde excédentaire

Les exportations de produits ultra-frais vers l’UE ne font que décroitre entre 2012 et 2019, perdant ainsi 49 % de leurs volumes. Si les importations diminuent, c’est dans une moindre mesure (- 12,3 %), ce qui conduit à une forte dégradation du solde : ce dernier reste excédentaire, mais ne dépasse plus + 10 000 kt MSU en 2019, contre + 80,4 kt MSU en 2012.

Le top 6 des principaux importateurs reste identique (Italie, Espagne, Allemagne, Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni) et représentent 90 % des volumes achetés (3,6 % de moins qu’en 2012), mais leur part respective a évolué sur la période. Les produits exportés diffèrent également selon les pays : le lait liquide est principalement destiné à l’Italie, la Belgique et l’Allemagne, la crème est envoyée en Belgique, Italie et Espagne, tandis que les yaourts fermentés partent au Royaume-Uni, en Espagne et Italie.

Du côté des importations, c’est la Belgique qui est le premier fournisseur européen de la France, avec 35,9 % des volumes en 2019. La Belgique et l’Allemagne ont cependant perdu des parts de marché au profit de l’Espagne, du Royaume-Uni, du Luxembourg, et des Pays-Bas qui ont exporté deux fois plus en 2019 qu’en 2012.

Produits secs : un solde positif qui varie surtout en fonction des exportations

Les importations de produits secs étant restées relativement stables entre 2012 et 2019, ce sont surtout les fluctuations des exportations qui expliquent les évolutions du solde, en lien notamment avec les crises laitières (2013 et 2017).

À nouveau, le top 6 (Belgique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne, Italie) concentre près de 90 % des volumes exportés. Le lactosérum part principalement vers les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne ; la poudre infantile vers le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne ; et les caséines et caséinates sont destinées à l’Italie, à l’Espagne et aux Pays-Bas.

De son côté, la France s’approvisionne aussi auprès de six pays principalement, avec 90 % de ses importations en provenance des Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Espagne, Irlande, et Italie.

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