Chez Jean-Marie Vincent (71)

Bien découper ses parcelles pour engraisser à l’herbe


TNC le 22/02/2023 à 09:10
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Le point d'eau central permet d'offrir de l'eau de qualité tout en limitant la manutention. (© Chambre d'agriculture de Bourgogne-Franche-Comté)

En Saône-et-Loire, Jean-Marie Vincent a arrêté de complémenter ses bovins à l'engraissement grâce au pâturage tournant. Si la technique fait ses preuves, il faut toutefois être vigilant sur la découpe des parcelles.

« Nous avons décidé de sauter le pas de l’engraissement à l’herbe », explique Jean-Marie Vincent, éleveur de Charolaises à Rancy (71) aux caméras de la Chambre d’agriculture de Bourgogne-France-Comté. Historiquement, l’éleveur engraissait ses animaux au pâturage avec une complémentation quotidienne. Avec la hausse des coûts des matières premières, il a fait le choix de tester l’engraissement 100 % à l’herbe. « J’ai la conviction que l’herbe est le meilleur atout de nos élevages : c’est le fourrage le plus équilibré que nous ayons sur les exploitations », affirme l’agriculteur.

L’exploitation en chiffres : 
3 UHT
427 ha de SAU dont 270 ha en herbe
190 vaches charolaises
Femelles : engraissées sur l’exploitation
Broutard : export vers l’Italie

Des essais ont été réalisés sur deux années. Si les débuts ont été laborieux, l’agriculteur se satisfait maintenant de cette technique. « Au début, on avait pris ça a la légère, et négligé la découpe des parcelles » explique Jean-Marie Vincent. La mauvaise conception des îlots avait nui à la bonne valorisation du pâturage, avec beaucoup de refus. « Il faut bien y réfléchir en amont pour avoir un système pratique. Et une fois que le système est calé, on se rend compte qu’on obtient assez vite des animaux assez calmes, habitués à bouger régulièrement. »

Un îlot central avec un point d’eau fixe

L’année 2022 a permis une meilleure valorisation de l’herbe avec une gestion stricte du pâturage tournant. « Nous avons choisi une parcelle sur laquelle on a toujours fait de l’engraissement, et qui se prêtait bien à la découpe ». 5 îlots ont été découpés sur une parcelle de 5,22 ha, avec un paddock central comprenant un point d’eau et un accès à chaque îlot. « L’accès à l’eau était un de mes gros soucis, je n’avais pas le temps de déplacer l’eau quotidiennement ».

8 génisses ont été engraissées sur les 5,22 ha. Arrivées à l’herbe entre 600 et 700 kg vif, elles ont su présenter des poids de carcasse « corrects » et des qualités d’engraissement « comparables à ce qu’on obtient avec une complémentation en concentré » décrit l’éleveur.

« De la mise à l’herbe jusqu’au début de l’été, on arrive à avoir une herbe de qualité, feuillue et sans épis sur lesquelles les bêtes profitent. »  Grâce au pâturage tournant, le gaspillage d’herbe se fait rare. « Il n’y a plus de refus de la mise à l’herbe à fin juin. Pas un kilo d’herbe n’est perdu », apprécie l’exploitant.