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Résultats économiques 2020

Baisse généralisée des revenus pour les éleveurs bovins lait et viande


TNC le 29/03/2021 à 06:02
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Érosion des prix, sécheresses estivales, hausse des achats et donc des charges... En 2020, le revenu des exploitations bovines a connu une baisse généralisée, tant pour les systèmes laitiers qu'allaitants. Et pour certains, la chute est vertigineuse : jusqu'à -10 000 €/UMO exploitant !

Un résultat courant en baisse pour tous les systèmes laitiers

« Sur 2020, on constate une baisse généralisée des rémunérations dans les réseaux d’élevage Inosys », affirment les experts de l’Idele dans leur dossier annuel Économie de l’élevage bovin lait. Baisse prix du lait et du coproduit viande, moins de marges sur les cultures de ventes, plus de charges à cause de la sécheresse estivale, soutiens décroissants : les indicateurs sont au rouge. Et la hausse des livraisons ne compense pas.

Le résultat courant est en berne dans toutes les zones, selon les données Inosys :

– Systèmes laitiers spécialisés de plaine : -6 700 €/UMOex (moyenne 2019 :  36 900 €/UMOex), où « l’amélioration du produit lait, due à la progression des livraisons, ne compense pas la forte baisse du produit cultures liée à la chute des rendements. Le résultat est en outre pénalisé par la hausse des achats d’alimentation. »

– Systèmes mixtes lait-viande de plaine : -9 400 €/UMOex (moyenne 2019 :  34 900 €/UMOex), liés à la hausse des charges (à cause du déficit fourrager creusé par la sécheresse) et la baisse des produits (cultures, lait et viande).

– Les exploitations en polyculture-élevage laitier (-10 800 €/UMOex – moyenne 2019 : 35 400 €/UMOex) qui cumulent mauvaise année en cultures et sécheresse pour l’élevage.

– Dans le Massif central (-5 000 €/UMOex – moyenne 2019 : 18 400 €/UMOex), les mêmes causes produisent les mêmes effets : l’impact des sécheresses à répétition pèse lourd sur les revenus. Le résultat courant passerait sous la barre des 15 000 €/UMOex en 2020, l’un des plus bas niveaux depuis 10 ans.

– Les systèmes lait bio de plaine ne sont pas épargnés : -6 300 €/UMOex (moyenne 2019 : 38 700 €/UMOex), essentiellement en raison d’une hausse des charges d’alimentation et d’une baisse des aides.

– Seuls les systèmes AOP de l’Est seraient parvenus à contenir les baisses de revenus (-500 €/UMOex – moyenne 2019 : 29 400 €/UMOex). Pourtant pas épargnés par les aléas climatiques, ni par la Covid-19 qui a limité les habituelles progressions de volumes, c’est le prix du lait en forte hausse (+20 €/1 000 l) qui stabilise le résultat.

Pour plus de détails, retrouvez le dossier complet sur le site de l’Institut de l’élevage : Économie de l’élevage bovin lait 2020

En bovin viande, la dévalorisation des mâles fait chuter les résultats économiques

Même constat du côté des fermes de bovins viande : en 2020, les résultats courants estimés des élevages bovins viande des Réseaux Inosys chuteraient de -20 % à -32 % selon les systèmes. On retrouve en cause la sécheresse, les incertitudes sur les aides, le produit culture en berne, mais aussi la forte baisse des prix des JB et des broutards, non compensés par la bonne revalorisation du prix des vaches de réforme et génisses depuis juin 2020.

Ils détaillent leurs estimations par système :

– Naisseurs extensifs : – 5 600 €/UMOex (moyenne 2019 : 16 500 €/UMOex). C’est la répétition des sécheresses qui fait principalement plonger les résultats (charges opérationnelles qui augmentent).

– Naisseurs intensifs : – 2 900 €/UMOex (moyenne 2019 : 15 900 €/UMOex), exploitations encore fragilisées par les aléas climatiques.

– Grandes cultures et naisseurs : – 5 800 €/UMOex (moyenne 2019 : 22 000 €/UMOex). Les charges en forte hausse ne sont pas compensées par les produits : le résultat courant chuterait d’un quart en 2020.

– Naisseurs engraisseurs de veaux de lait sous la mère : – 6 000 €/UMOex (moyenne 2019 : 20 300 €/UMOex), une amputation surtout liée à la sécheresse.

– Naisseurs engraisseurs de jeunes bovins intensifs : – 5 600 €/UMOex (moyenne 2019 : 25 900 €/UMOex), principalement liés à la chute des produits cultures et viande.

– Grandes cultures + naisseurs engraisseurs de jeunes bovins : – 5 400 €/UMOex (moyenne 2019 : 24 500 €/UMOex).

Tous les détails sont à retrouver dans le dossier de l’Idele Revenu des exploitations bovins viande 2020

Les experts affirment : « Les éleveurs recherchent des voies d’adaptation. Cela passe par l’autonomie alimentaire (avec une nette baisse sur l’utilisation des coproduits dont le coût augmente dernièrement), une meilleure gestion des fourrages et de l’herbe, et peut-être une diminution de la finition lorsque les ressources sont comptées. »