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Polyculture-élevage

Améliorer le couplage cultures-élevage grâce au diagnostic possible avec NiCC’El


TNC le 10/12/2018 à 14:20
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Pour caractériser les niveaux d’interaction entre culture et élevage d’une exploitation, le Casdar Red-Spyce a mis au point l’indicateur NiCC’El. Simple et rapide, il permet d’estimer le couplage entre les ateliers et ouvre des pistes pour l’améliorer.

 

Il existe une grande diversité de fonctionnement dans les exploitations de polyculture-élevage. Dans le cadre du Casdar Red Spyce (résilience, efficacité et durabilité des systèmes de polyculture-élevage), un collectif associant chercheurs de l’Inra et techniciens des instituts et chambres d’agriculture a développé NiCC’El pour classer ces exploitations selon le niveau d’interaction entre les ateliers. L’intérêt : « estimer d’une manière simple et rapide le couplage des ateliers d’une exploitation », présente Gilles Martel, chargé de recherches à l’Inra – UMR Bagap (Unité mixte de recherche Biodiversité agro-écologie et aménagement du paysage).

Cet indicateur « prend en compte trois dimensions de l’exploitation : l’utilisation des surfaces pour l’alimentation animale , l’autonomie alimentaire et en litière de l’exploitation et l’autonomie en fertilisation des cultures  », ajoute Gilles Martel. À partir de ces 3 dimensions et de 10 critères sous-jacents, « on a réussi à différencier les exploitations en trois niveaux : faible, moyen et fort niveau de couplage ».

 

Les différents critères utilisés par NiCC’EL
Dimension Variable Acronyme
Utilisation des surfaces % de la SAU dédiée à l’alimentation animale AAiSAU
% de maïs dans la SFP MiSFP
% des cultures non fourragères dédiées à l’alimentation animale AAiC
% des cultures intermédiaires pour l’alimentation animale dans la SAU SICpAA
Autonomie alimentaire et en litière du troupeau Autonomie en concentré Aconc
Somme dépensée par UGB pour l’achat de fourrage Achat-FpUGB
Nombre d’années avec achat de paille FreqApaille
Autonomie en fertilisation azotée des végétaux Somme dépensée par hectare pour la fertilisation sur les surfaces cultivées AEngpSC
Somme dépensée par hectare pour la fertilisation sur les surfaces en herbe AEngpSH
Part de protéagineuses dans les surfaces non fourragères ProtiSNF

 

Les intérêts d’un fort couplage entre culture et élevage sont nombreux comme l’explique Gilles Martel : « elles montrent un meilleur bilan azote, étant plus autonome en alimentation animale et en fertilisation des cultures (AEngpSC) et des surfaces en herbe (AEngpSH) ». De plus, « la mise en place de cultures pour l’autonomie protéique de l’exploitation permet, en même temps, d’allonger les rotations et de fixer l’azote atmosphérique ». On observe également « une meilleure résilience aux aléas climatiques et économiques ».  Au contraire, les exploitations avec un faible couplage ont une faible autonomie en concentré (Aconc) et plus de dépenses pour le fourrage (Achat-FpUGB).

Graphique comparant les 3 niveaux de couplage suivant les 10 critères utilisés par NiCC’El. Les valeurs sont relatives à la moyenne observée la plus élevée. (©Inra)

En lien avec les chambres d’agriculture et l’Institut de l’élevage, l’Inra est en train de « constituer une formation autour de cet outil ». Objectif : « apprendre à réaliser le diagnostic d’une exploitation et proposer des solutions pour aller vers un couplage plus fort ». Cette formation devrait être ouverte aux conseillers agricoles dès l’an prochain.

Plus d’informations avec la présentation aux 3R (Rencontres recherche ruminants) mercredi 5 décembre à 9h : « Savoir caractériser les complémentarités entre cultures et élevage pour accompagner la reconception des systèmes de polyculture dans leurs transitions agroécologiques », par Pierre Mischler, Idele et Gilles Martel, Inra.

Pour aller plus loin : « Mieux coupler cultures et élevage dans les exploitations d’herbivores conventionnelles et biologiques : une voie d’amélioration de leur durabilité ? », article paru en 2017 dans Fourrages n°231