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Loi alimentation

Accord inédit entre Intermarché, Bel et ses producteurs laitiers


AFP le 13/12/2018 à 10:51

L'association des producteurs de lait Bel Ouest, les fromageries Bel, et Intermarché ont annoncé mercredi un accord tripartite inédit selon lequel le distributeur s'engage à payer un peu plus cher les produits Bel pour mieux rémunérer les producteurs de lait qui le fournissent.

Cet accord entre les 800 producteurs laitiers de l’association, un transformateur et un distributeur « est la concrétisation d’une démarche voulue par les États généraux de l’alimentation », a indiqué Antoine Fiévet, le PDG de Bel (Vache qui rit, Babybel, Kiri) à l’AFP. Le groupe Bel avait renouvelé début décembre pour 2019 un accord avec ses producteurs de lait en France qui leur garantit un prix du lait sur l’année , en contrepartie d’engagements sur leurs pratiques de production.

Dans cet accord, le prix du lait a été fixé pour cette année à 371 euros les 1 000 litres, en comptant les primes pour une alimentation sans OGM pour les troupeaux laitiers et la mise en pâturage au moins 150 jours par an. C’est un prix nettement supérieur au prix moyen du lait standard en France , qui s’élevait à 333 euros les 1 000 litres en 2017, selon FranceAgriMer. « La théorie du ruissellement ne peut marcher que s’il y a de la transparence », a indiqué à l’AFP le président d’Intermarché Thierry Cotillard pour expliquer pourquoi il avait choisi de s’associer à la démarche lancée par le transformateur et ses producteurs. Thierry Cotillard avait signalé en novembre qu’il était prêt à acheter ses produits alimentaires « plus chers » aux entreprises « capables de justifier l’augmentation de la rémunération des agriculteurs » en 2019, et donc une montée en gamme. C’est maintenant au dernier maillon de la filière, le consommateur, de s’associer à la démarche, selon les signataires de cet accord. Toutefois, le patron d’Intermarché ne compte pas augmenter les tarifs , mais prend plutôt le pari que demain, « ce modèle plus vertueux et responsable sera un critère de préférence pour une marque et pour une enseigne ». Thierry Cotillard s’est également dit ouvert à la signature d’autres accords de ce type, tandis que Bel et l’Association des producteurs APBO ont appelé les autres distributeurs à contractualiser avec eux. L’annonce de cet accord intervient le jour de l’adoption par le conseil des ministres de la première ordonnance de la loi alimentation relevant le seuil de revente à perte et encadrant les promotions pour défendre les producteurs face à la distribution.