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Dossier : Récoltes 2022

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« Tout est en avance »

Canicule et sécheresse avancent la date des moissons (FNSEA)


AFP le 18/06/2022 à 09:Jun

(©Pixabay)

Sous l'effet de la chaleur extrême des derniers jours, arrivée après des semaines de sécheresse dans plusieurs régions françaises, de nombreuses céréales « vont être prêtes avec trois semaines d'avance », estime Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

« La sécheresse des dernières semaines a accéléré la maturité des céréales : certaines sont prêtes avec trois semaines d’avance, et trois jours de canicule terrible ont fait le travail de murissement de 10-15 jours », a expliqué à l’AFP la dirigeante du syndicat agricole majoritaire. 

La récolte d’orge, qui ouvre la saison des moissons, « a déjà commencé le 5 juin dans le Poitou, autour du 10 juin dans le Maine-et-Loire », et devrait être bientôt suivie par celles du blé ou du foin, indique-t-elle.

Tout en restant très prudente sur les pronostics, elle estime que selon les régions et en fonction de la météo des prochains jours, il y a un risque d’avoir des pertes de rendement « entre 10 et 30 % », car « les céréales sont sèches, brûlées » par les températures excessives. Il faut « moissonner, faucher, récolter » au plus tôt.

Une quarantaine de départements, soit plus du tiers du pays, ont mis en place des restrictions d’utilisation de l’eau. Selon le niveau d’alerte, la réduction des prélèvements à des fins agricoles reste inférieure à 50 % ou va au-delà, comme dans la région de Poitiers ou d’Orléans.

Les paysans devront moissonner avec précaution, car le passage des machines métalliques dans les champs en pleine chaleur « créé des risques d’incendie », explique Christiane Lambert. « Quand le soleil tape sur les feuilles sèches des vignes, cela peut aussi occasionner des départs de feu » poursuit-t-elle, pronostiquant une date de vendanges anticipée, peut-être dès le début du mois d’août pour les régions les plus au sud. Les agriculteurs ont subi depuis le début de l’année une série d’épisodes climatiques sévères : gel, grêle, sécheresse et enfin une alerte canicule.

Les animaux d’élevage, qui ont une température corporelle plus élevée que les humains – « 38 degrés pour les porcs, 41 pour les poules » – vont aussi souffrir de cette intense chaleur : « elle accélère leur rythme respiratoire, les épuise ». Chez les bovins notamment, « ceux qui produisent du lait en font moins, et ceux destinés à faire de la viande ne grossissent plus », détaille-t-elle. Seule solution : les installer dans des bâtiments mieux climatisés, avec des évacuations d’air ou des rideaux d’eau froide, des dispositifs qui restent coûteux pour les éleveurs.

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