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Moisson 2022

Les rendements sont hétérogènes mais la qualité est au rendez-vous


TNC le 10/08/2022 à 17:29
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La récolte des céréales à paille a été particulièrement précoce en 2022 (©Pixabay)

Après un début d’année sec, les conditions climatiques exceptionnelles du printemps ont conduit à une disparité inédite des rendements pour la plupart des grandes cultures, expliquent FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia. Pour autant, la qualité devrait permettre de répondre aux attentes des marchés.

Dans un communiqué commun daté du 10 août, FranceAgrimer, Arvalis et Terres Inovia présentent un premier bilan de la récolte 2022 des céréales à pailles, du colza et des protéagineux. 

Les trois organismes reviennent sur une campagne marquée à l’automne par « de bonnes conditions d’implantation et de développement » pour les céréales et le colza. Puis le printemps « exceptionnellement chaud et sec » a impacté négativement la densité des épis de céréales (surtout en sols superficiels) mais positivement la fertilité (surtout dans les sols profonds). 

Le retour des pluies début juin a favorisé un bon remplissage des grains dans les zones les plus tardives, note le communiqué, et les conditions climatiques du printemps ont finalement « altéré le potentiel de rendement de la plupart des cultures mais, en contrepartie, limité la pression parasitaire »

Blé tendre : récolte en repli mais de bonne qualité

Le Ministère estime la production de blé tendre à 33,9 Mt, une baisse de 3 % par rapport à la moyenne sur cinq ans. Les rendements connaissent de fortes disparités locales liées « au stress hydrique et thermique et ponctuellement aux épisodes de gel et de grêle » ; ils atteignent voire dépassent la moyenne quinquennale dans les régions du grand quart nord-ouest.

Les teneurs en protéines sont « élevées à très élevées » au sud de l’Hexagone, « globalement satisfaisantes » ( 11 % en moyenne) mais « très hétérogènes » sur la moitié nord. 

Hétérogénéité aussi du côté des poids spécifiques, qui sont élevés voire très élevés dans le tiers nord du pays, et globalement « aux niveaux attendus par les marchés ». Les indices de chute de Hagberg sont pour leur part « compatibles avec un usage en alimentation humaine » pour la plupart, malgré les orages en début de récolte.

Et, point positif pour la conservation du grain : « Les teneurs en eau des blés à la récolte sont plus basses qu’à l’accoutumée sur l’ensemble du territoire ».

Une qualité satisfaisante en blé dur et en orges

La récolte en blé dur atteindrait 1,4 Mt, un chiffre lié à des surfaces en baisse de 13 % et un petit recul des rendements sur un an. Ces rendements sont très contrastés là aussi selon les régions. 

Idem pour la qualité, jugée « globalement satisfaisante » : les teneurs en protéines atteignent souvent 14 % sauf dans le Sud-est, les poids spécifiques sont très variables dans les bassins Ouest-Océan et Sud-Ouest, corrects dans le Sud-Est et très bons dans le Centre, « la moucheture est très peu présente et le mitadinage reste limité ».

Pour l’orge d’hiver, la récolte est estimée à 8,4 Mt (+2 %) et marquée par des rendements en hausse au nord du pays, malgré la météo extrême du printemps. Les teneurs en protéines sont « assez homogènes et en phase avec les besoins des malteurs ». Les effets des fortes températures observées lors du remplissage sont « contrastés », d’où une hétérogénéité des poids de mille grains, poids spécifiques et calibrages.

Les orges de printemps ont beaucoup souffert des conditions climatiques de mai-juin, si bien que les rendements sont en forte baisse et la production en chute de presque 16 % par rapport à la moyenne quinquennale. En revanche, « les calibrages sont bons à très bons » et les teneurs en protéines « variables et souvent élevées »

Des rendements record en colza et de très bons taux d’huile

Alors que la récolte du colza se termine dans le nord de la France, les rendements enregistrés sont bons, très bons, et localement inédits. Le rendement moyen national, à 36 q/ha, « pourrait être révisé à la hausse au vu des dernières coupes » et la production est pour l’instant estimée à 4,3 Mt. Quant au taux moyen d’huile, il devrait sur cette campagne dépasser la moyenne quinquennale et atteindre 44,5 %.

De fait, « la campagne culturale s’est avérée propice au développement du colza », même si la faible pluviométrie a généré des stress hydriques, « notamment dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes ».

Le communiqué décrit enfin une situation contrastée pour les protéagineux en fonction des régions. Les pois et féveroles d’hiver – surtout présents dans l’Est et le Bassin parisien – ont eu plus de chance que les variétés de printemps et ont partiellement échappé au stress hydrique : leur rendement moyen « dépasse 40 q/ha en terres profondes ».

La récolte de pois protéagineux devrait tourner autour de 430 000 tonnes, en repli par rapport à 2021. La qualité est globalement « correcte » et la teneur en protéines avoisinerait 22-23 % en pois d’hiver comme en pois de printemps, un chiffre qui se situe dans la moyenne décennale.