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Campagne 2014/2015

Les prix des céréales en recul et suspendus à la situation en mer Noire


Grandes cultures le 04/07/2014 à 11:31
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Le blé originaire de Roumanie, d’Ukraine et de Russie, riche en protéines, pourrait fortement concurrencer la part de la production française exportable. Explications de Coop de France.

Les marchés ont intégré depuis des semaines l’abondance des récoltes et surtout la reconstitution confortée des stocks de céréales. Selon Coop de France, ils représenteraient, toutes céréales confondues, 21 % de la consommation mondiale et même 28 % pour le blé. 2014/2015 serait la deuxième campagne successive caractérisée par une production mondiale de céréales supérieure à la consommation.

Les coopératives de Coop de France « métiers du grain » travaillent depuis longtemps sur les prix actuellement en vigueur.

Face à une offre abondante, ce seront la qualité des grains et leur teneur en protéines qui détermineront le choix des opérateurs cette année. C’est pourquoi Coop de France adhère complètement au programme « Protéines » d’Intercéréales. « Les grilles de rémunération des coopératives ont été revues pour intégrer en 2015 les taux de protéines », assure Christian Pèes, président de Coop de France qui tenait un point presse ce 3 juillet.

Seule ombre au tableau, les effets imprévisibles d’El Niño et une sécheresse dans l’hémisphère sud durant la seconde moitié de la campagne qui pourrait affecter les récoltes australiennes.

Le blé originaire du bassin de la mer Noire pourrait fortement concurrencer la part de la production de blé français exportable. Pour des raisons de qualité (teneur en protéines élevée) mais aussi parce que les pays exportateurs pourraient être tentés de vendre leur blé moins cher que le cours mondial. Les coûts de production en Roumanie plus faibles qu’en France offrent des marges de négociations plus importantes en cette période de forte concurrence. Quant à l’Ukraine, les récoltes de blé s’annoncent bonnes. « La campagne ukrainienne est belle », assure Christian Pèes. Mais pour le maïs, il est trop tôt pour se prononcer.

Ceci dit, le pays pourrait aussi être tenté de proposer ses céréales à des prix bon marché pour compenser la prime de risque que représenterait leur achat en cette période d’incertitude politique. Mais même durant les moments les plus forts de la crise de l’hiver dernier, les transactions commerciales se sont déroulées sans encombre.

Hormis le contingent d’importations prévu, l’application de l’accord d’association Union européenne/Ukraine ne constituerait pas un risque majeur pour le marché européen. Si le prix du maïs est trop faible, il est tout à fait possible d’appliquer des droits d’importation calculés par rapport au prix d’intervention.

Mais Coop de France reconnaît que les marchés des céréales ne sont pas à l’abri de décisions politiques ou de mesures de rétorsions prises à l’égard de la Russie. Ce qui bouleverserait alors complètement le fonctionnement des marchés.