Accéder au contenu principal
[Vu sur Twitter] Moisson 2020

Légumineuses/céréales : D. Vernet (06) explique l’intérêt des cultures associées


TNC le 24/07/2020 à 14:01
fiches_Ble_et_lentille_corail

Avez-vous testé aussi des associations légumineuses/céréales cette année ? N'hésitez pas à donner votre avis en commentaires. (©@VernetDenis/Twitter)

En pleine récolte d'une parcelle de lentilles corail et blé tendre associés, Denis Vernet, agriculteur dans les Alpes de Haute-Provence, présente les intérêts de cette pratique : diminution de la pression adventice et du recours aux intrants, effet tuteur du blé, etc.

Sur le joli plateau de Valensole, Denis Vernet a implanté cette campagne une parcelle de lentilles corail (80 kg/ha) et blé tendre (85 kg/ha) associés, en semis direct le 24 février 2020 après un couvert de moutarde. Pour l’agriculteur, cette association de cultures légumineuse/céréale offre plusieurs bénéfices. Parmi eux, il observe notamment une « complémentarité des deux espèces dans l’espace et en termes de développement ».

 « Aucun désherbage cette année »

Au démarrage, la lentille couvre très peu le sol et se développe lentement, par rapport à la céréale. Le blé va donc prendre la place, puis la lentille se développe ensuite. On optimise alors l’espace et cela permet de laisser le moins de place disponible aux adventices ». Sur cette parcelle, Denis Vernet n’a pas eu besoin de réaliser un désherbage cette année depuis le semis.

L’agriculteur a aussi fait l’impasse sur la fertilisation azotée, « ayant des niveaux de fertilisation assez réguliers d’habitude ». Les deux cultures associées ont une « complémentarité au niveau de la nutrition végétale ». Étant donné la concurrence avec le blé pour capter la lumière, « la lentille va également se tenir plus haute qu’en culture pure ». Elle est donc plus facile à récolter à la moisson, « les gousses sont moins proches du sol ». « Le blé a un effet tuteur pour la légumineuse. »

Une « expérience à renouveler »

Point à noter concernant le tri des deux cultures à la récolte : l’agriculteur souligne que sa coopérative, Groupe Provence Services (GPS), est très bien équipée. « Un premier tri est réalisé de manière assez classique avec des trieurs alvéolaires…, afin de séparer blé et lentilles, explique Denis Vernet. Et ensuite, la coopérative utilise un trieur optique, qui va scanner chaque grain et ainsi éliminer grains cassés, cailloux, impuretés, etc. Ce qui permet d’avoir des lots de lentilles propres et prêts à consommer ». Les lentilles sont ensuite commercialisées en direct, sous la marque « Fermiers de Provence » (portée par GPS).Les résultats de rendements seront connus prochainement, mais pour l’agriculteur, c’est déjà « une superbe expérience », qu’il pense renouveler l’année prochaine.

Lire aussi : Relay-cropping : une technique émergente déjà séduisante
Et : Choix des variétés, rotations, nouvelles cultures… quel levier actionner ?

Retrouvez le témoignage vidéo complet de Denis Vernet :